Atteinte de sclérose en plaques, elle n’a aucun revenu
SANTÉ. Aux prises avec d’importants ennuis de santé étant atteinte de sclérose en plaques, Jennifer Stone de Saint-Prosper, en Beauce, lance un appel à l’aide, car elle n’a droit à aucun revenu de la part du gouvernement.
Après un an et demi de recherche afin de trouver la cause de ses maux, les médecins annoncent à Jennifer Stone, âgée à ce moment de 16 ans, qu’elle est atteinte de la sclérose en plaques. À chaque nouvelle crise, les symptômes changent. «Un bout, je marchais avec une canne, ensuite j’ai eu des engourdissements et je ne sentais plus un côté de mon corps (paralysie) et maintenant, ce sont des étourdissements 24 heures sur 24 et j’ai de la difficulté à rester debout plus de cinq minutes», explique la jeune femme aujourd’hui âgée de 22 ans dont la fatigue est constante.
En raison de sa maladie et des complications que celle-ci entraîne, Jennifer a dû abandonner ses études. Les médecins la considèrent comme invalide.
Après s’être battue contre le système en continu depuis l’annonce de sa maladie et obtenu l’aide de l’ancien député Robert Dutil, sa demande d’invalidité qui lui avait été refusée lui a finalement été accordée. Elle recevait donc de l’aide sociale invalidité.
C’est alors qu’elle et son conjoint ont décidé d’être parents puisque selon le neurologue de Jennifer, comme on ne sait jamais ce qui peut arriver avec la sclérose en plaques, il fallait réaliser ce rêve rapidement alors qu’elle est encore jeune. Cependant, deux jours avant son accouchement, elle a reçu une lettre de l’aide sociale lui annonçant qu’étant donné qu’elle a un conjoint qui a un bon salaire, elle n’y aura plus droit.
Elle n’a pas droit non plus au Régime des rentes du Québec (RRQ) pour invalidité puisqu’elle n’en a jamais payé. Elle s’est donc tournée vers le gouvernement fédéral, la Société canadienne de la sclérose en plaques et même le Conseil économique de Beauce pour tenter de trouver un emploi qu’elle pourrait faire à la maison à son rythme, quelques heures par jour, mais elle n’a rien déniché.
Aide demandée
Les dépenses n’ont pas cessé et pour cette jeune famille qui ne vivait déjà pas richement, les problèmes d’argent ont tranquillement pris de l’ampleur. À un point tel que même si sa santé ne le lui permet pas, elle a dû prendre un travail à temps partiel. «Je le sais que quand je travaille, je me rends encore plus malade. Mais je n’ai pas le choix», indique-t-elle.
Avec son dernier emploi, elle a réussi à travailler quelques heures par semaine pendant un an. Lorsque la dernière crise est arrivée, elle a été remerciée. Elle avait accumulé assez d’heures pour avoir droit au chômage, mais celui-ci est terminé depuis deux mois. Quant à la crise, elle n’est toujours pas terminée 11 mois plus tard et son état se détériore. «J’ai la Coop qui vient m’aider pour les repas et le ménage sinon, je ne serais pas capable et mon conjoint essaye de travailler pour deux pour boucler les fins de mois, mais ce n’est pas assez», explique Jennifer.
En racontant son histoire dans les médias, Jennifer Stone souhaite que quelqu’un fasse quelque chose pour elle, car elle n’en peut plus de se battre contre le système. «Même si ce n’est pas le gouvernement qui peut faire quelque chose, je demande parce que je n’ai plus rien à perdre. Même si c’est un emploi à temps partiel, si je n’ai plus le choix, oui je vais travailler même si je ne peux pratiquement pas», implore-t-elle. Jennifer, qui a toujours été une éternelle positive, selon ses dires, trouve la vie bien difficile, car elle se bat depuis longtemps.
«Si quelqu’un pouvait faire quelque chose au gouvernement… Je n’ai pas choisi de tomber malade à 16 ans. Si j’étais tombée malade à 30 ou 40 ans, j’aurais été correct, j’aurais eu droit à la RRQ. Il y a même une fonctionnaire qui m’a dit que le mieux pour moi ça serait de me séparer et que là je serais admissible», dit-elle en terminant.