«Aucun projet en ce sens» – Alain Grenier

ÉDUCATION. Le président de la Commission scolaire Côte-du-Sud, Alain Grenier, contredit les rumeurs voulant que les élèves du primaire à Saint-Damien puissent se retrouver à l’école secondaire dans un avenir rapproché.

«Il n’y a aucun projet semblable actuellement», fait valoir M. Grenier prenant soin de préciser que les règles budgétaires actuellement sur la table pourraient forcer les milieux à prendre des décisions. «Les règles budgétaires que le ministre propose font toutefois en sorte que si une école n’est pas occupée à 50 % de sa capacité d’accueil, il n’y aura plus de financement pour l’entretien de ces bâtiments. Étant actuellement située dans les locaux du Collège, l’école primaire à Saint-Damien ne respecte pas cette règle et l’école secondaire non plus. Il faudra faire des choix», précise-t-il.

S’il juge prématurée cette façon de penser, le président n’est pas contre le jumelage de certaines clientèle scolaire si les coûts sont raisonnables. «Ça peut se défendre comme idée sauf que nous avions regardé cette avenue à Saint-Anselme de ne pas agrandir l’école Provencher et d’envoyer les élèves à l’école secondaire. Nous avions un projet de réaménagement qui aurait coûté un million $. Tout est faisable, mais à quel coût».

Un modèle à changer?

La situation à Saint-Damien a toutefois ses particularités, précise M. Grenier qui avance qu’une implication différente des locateurs du collège pourrait être une solution. «S’il n’y a plus d’argent alloué par le gouvernement pour l’entretien de ces bâtiments, il faudra peut-être réaménager certaines structures.»

«Déménager une école primaire c’est faisable, mais il y aurait au moins un million $ à investir sauf que le Collège, on ne peut s’en départir comme ça. La Commission scolaire est actuellement en copropriété avec l’Oasis dans le Collège. Est-ce que la Maison de la culture pourrait aussi devenir copropriétaire? Est-ce que la municipalité, qui est aussi en location actuellement pourrait étudier la même avenue? Les entités cesseraient d’être dépendantes de la commission scolaire et prendraient leurs décisions. Ces groupes pourraient s’en porter acquéreur, mais assumer les dépenses par la suite. De cette façon la règle du 50 % pour l’école ne s’appliquerait plus», lance-t-il comme idée. Le maire de Saint-Damien, Hervé Blais, ne voit pas la pertinence de la chose pour le moment. «Si la position gouvernementale se maintient, il y aura sûrement une position commune de l’ensemble des municipalités du Québec. Dans notre cas, nous ne sommes pas acheteurs. C’est trop imposant comme bâtisse pour une municipalité comme la nôtre.»

M. Grenier espère que la situation des Frigos Pleins, qui logent également dans le Collège, pourra se régulariser. L’organisme vient d’acquérir des équipements qu’il souhaiterait installer sauf que leur taille et leur consommation d’énergie inquiètent. «La marmite est un problème, car l’organisme souhaite l’installer à l’électricité et cela pourrait nous occasionner des dépenses supplémentaires puisqu’il y aurait un risque que l’on dépasse la pointe de consommation mensuelle, le tarif deviendrait astronomique. Le propane est tout près et ce serait l’idéal sauf qu’il y aurait là aussi un problème selon les Frigos Pleins.»

Les enfants considérés comme du bétail

Une autre disposition des crédits budgétaires actuellement sur la table fait sourciller le président de la Commission scolaire Côte-du-Sud, Alain Grenier, soit celle qui enverrait des élèves dans des écoles de municipalités voisines en cas de manque d’espace. L’École la Marelle à Beaumont est citée comme exemple par celui-ci. «Beaumont est pleine actuellement et on demande un agrandissement depuis 5-6 ans maintenant. S’il y a de la place à 20 kilomètres et moins, ces établissements seraient mis à profit. Par exemple pour Beaumont, il y a de la place à La Durantaye, à Saint-Michel et à Saint-Vallier, mais pas à Saint-Charles ni Saint-Gervais par exemple».

Selon M. Grenier, la proposition actuelle ne tient pas la route. «On traite maintenant les élèves comme n’importe lequel animal. En agriculture, c’est tant de mètres carrés pour les cochons ou les poules et ce serait comme ça pour les enfants. Est-ce la bonne façon de bâtir un projet éducatif dans une communauté? On laisse de côté le sentiment d’appartenance et la mission de l’école. Ce n’est sûrement pas le modèle que l’on veut».