Bellechasse, berceau de l’acériculture

SAINT-DAMIEN. Un livre sur l’histoire de l’acériculture dans la MRC de Bellechasse et des principaux artisans de cette industrie sera publié en 2016.

Intitulé «L’histoire de l’acériculture et des sucriers de Bellechasse, berceau technologique mondial acéricole», cet ouvrage sera l’œuvre de Réjean Bilodeau de Saint-Damien qui travaille sur ce projet colossal depuis l’an dernier. «Quand la retraite est arrivée, je cherchais un projet qui allait occuper mes hivers. Comme je suis passionné par l’acériculture, les cabanes à sucre et tout ce qui touche le sirop d’érable, j’ai décidé de que ce serait parfait pour moi», précise l’auteur.

Le livre de M. Bilodeau, qui devrait avoir près de 500 pages, couvrira 300 ans d’histoire (1716 à 2016), mais effleurera aussi ce qu’il appelle la «préhistoire de l’acériculture» qui a commencé avec l’arrivée de Jacques Cartier en 1534.

«C’est un sujet qui est complexe et nécessite de nombreuses recherches, d’autant plus que je parlerai de toutes les municipalités de la MRC. Il faut aussi tenir compte qu’à une certaine époque, d’autres localités étaient situées dans l’ancien Bellechasse», précise celui qui a déjà publié, entre autres, «L’histoire des habitants de la Pointe-Lévy» en 2003 ainsi qu’un essai historique portant sur les Métivier, bâtisseurs d’églises, pour le compte de la Société historique de Bellechasse.

Hommage à Clément Métivier

Réjean Bilodeau s’attardera également sur diverses personnalités Bellechassoises qui ont marqué l’histoire de cette industrie, dont Clément Métivier de Saint-Damien, à qui il dédiera son récit. «C’était un féru d’histoire et un grand sucrier et c’est lui qui m’a incité à écrire ce livre. Je lui parlais à tous les matins pour faire approuver mes écrits, et ce, jusqu’à son décès», précise-t-il.

De l’interdit de l’Intendant Bégon en 1716 à la conception des tubulures par IPL en 1960 en passant par l’invention du chalumeau par François Goulet de Saint-Gervais en 1901 ou la création de la coopérative Citadelle par Cyrille Vaillancourt de Saint-Anselme en 1926, l’auteur traitera «des dix époques marquantes de l’histoire de l’acériculture dans la région.» Divisé en cinq chapitres principaux, cet ouvrage sera autoédité par l’auteur.

Les recherches les plus difficiles sont complétées et M. Bilodeau souligne qu’il lui reste quelques entrevues à réaliser au cours des prochains mois. Il dit avoir déjà interviewé une cinquantaine de personnes, venant de presque toutes les localités de Bellechasse, dont la moyenne d’âge est d’environ 80 ans. «Ce sont des gens qui ont un intérêt marqué pour l’acériculture, qui aiment parler de sirop d’érable et qui ont des choses intéressantes à raconter» ajoute M. Bilodeau.

Les personnes qui souhaiteraient discuter avec l’auteur ou lui fournir des documents ou illustrations d’époque peuvent toujours le faire en le joignant au 418-789-3664.

Une industrie née d’une interdiction

Réjean Bilodeau rappelle que l’acériculture, comme on la connaît aujourd’hui, découle d’un interdit publié en 1716 sur le perron de l’église de Berthier-sur-Mer. «À ce moment, l’Intendant Bégon voulait que les gens arrêtent d’entailler car cela faisait mourir les érables se trouvant sur les terres non concédées. Pour sa part, le gouverneur de l’époque ne s’objectait pas à ce que les gens entaillent des érables en autant que ceux-ci se trouvent sur les terres déjà concédées, en sachant qu’il faudrait de toute façon les couper pour cultiver ces terres», précise M. Bilodeau qui ajoute que la façon d’entailler était très rudimentaire à l’époque.

«Ça se faisait à la hache et ça laissait des entailles de quatre pouces de longueur. C’est certain que les arbres mouraient après deux ou trois ans», poursuit l’auteur qui tient à souligner la contribution de Nicole Blouin qui l’assiste dans la rédaction et la révision de ses écrits, principalement au niveau informatique.