Bois d’œuvre : Charles Audet inquiet pour la région

La fin de l’entente canado-américaine sur le bois d’œuvre, qui venait à échéance mercredi à 23 h 59, ne laisse planer rien de bon si on se fie aux propos de Charles Audet, ancien PDG de la Scierie Joseph-Audet et actuel propriétaire de Précitech International de Sainte-Rose-de-Watford.

Rencontré quelques jours avant la fin de l’entente, M. Audet ne semblait pas très optimiste quant à la suite des choses, ajoutant qu’un nouveau conflit sur le bois d’œuvre entre les deux pays ne ferait qu’amplifier les difficultés que connaît l’industrie forestière depuis plusieurs années.

«Le secteur a vécu un marasme incroyable dans les dix ou douze dernières années et jamais on ne s’en remettra. Si, en plus, l’accord ne se renouvelait pas, plusieurs entreprises de la région en souffriraient davantage», avait-il mentionné.

Comme les deux parties n’ont pas réussi à conclure de nouvel accord, l’industrie forestière canadienne, en particulier au Québec, craint maintenant l’imposition de nouveaux tarifs de 25 pour cent vers les États-Unis. Lors du dernier conflit, la taxe à l’exportation sur le bois canadien avait été fixée à 32 pour cent avant d’être réduite à 27 pour cent, en 2002.

Toujours selon M. Audet, le contexte politique aux États-Unis, notamment avec l’actuelle campagne présidentielle, n’aide en rien l’industrie forestière d’ici. Le représentant du Commerce des États-Unis, Michael Froman, ainsi que la ministre du Commerce international du Canada, Chrystia Freeland, ont assuré que les négociations allaient se poursuivre malgré l’expiration de l’entente.

Blaney commente

Invité à commenter la fin de l’entente sur le bois d’œuvre et le conflit potentiel qui plane à l’horizon, le député de Bellechasse-Les Etchemins-Lévis, Steven Blaney, s’est fait virulent auprès du gouvernement Trudeau. «Après une chaleureuse réception à la Maison Blanche, notre Premier ministre n’a rapporté que des «selfies» et encore une fois ce sont nos producteurs et nos transformateurs du bois d’œuvre qui en font les frais», a-t-il mentionné d’emblée.

M. Blaney rappelle que l’industrie forestière est vitale pour le comté et que 370 000 emplois en dépendent au pays. «Il est certain que cela aura des répercussions sur notre économie», poursuit M. Blaney qui rappelle que le gouvernement conservateur dont il a fait partie avait, dès son arrivée au pouvoir en 2006, mis fin au conflit sur le bois d’œuvre qui durait depuis des années et entraînait des pertes de plusieurs milliards de dollars.

«Le gouvernement libéral doit agir dès maintenant pour soutenir l’industrie forestière qui s’apprête à vivre une autre traversée du désert à cause de son inaction.»