Camionneur pendant 55 ans: une vie sur les routes pour Noël Parent

SAINT-DAMIEN. Au cours du mois de décembre, Noël Parent célèbrera son 77e anniversaire de naissance. Cette date marquera également la fin d’une longue carrière de camionneur qui s’est étendue sur plus de cinq décennies.

L’actuel résident de Saint-Damien, qui a vécu près de 30 ans à Saint-Lazare (1979 à 2008), a pris le volant pour la première fois il y a 55 ans pour l’entreprise Les Huiles Pelchat de Saint-Anselme. Mécanicien au départ, l’entreprise faisant aussi du remorquage, il a rapidement pris le volant d’un camion pour effectuer des livraisons d’huile partout dans la région, mais également à Québec pendant trois ans en période hivernale.

« J’ai travaillé une dizaine d’années à cet endroit. La première année, je travaillais uniquement dans les garages, mais j’ai ensuite commencé à chauffer des camions. Par la suite, je suis allé conduire des autobus scolaires à Saint-Sylvestre, d’où je suis originaire, pour revenir dans Bellechasse », mentionne M. Parent en ajoutant qu’il avait ensuite travaillé pendant trois ans pour une entreprise de Sainte-Claire, le Garage Paul Lemelin, où il alternait entre la mécanique de camions et de machinerie agricole, tout en chauffant des véhicules lourds.

« Tout ce que je savais, à l’époque, je l’apprenais sur le tas. Dans le temps, c’était plus facile de passer notre permis de conduire et ça servait pour les camions. Pour les autobus, j’ai dû suivre un cours pour avoir ma classe 1. Heureusement, ça m’a toujours servi pour la suite », mentionne celui qui effectue également, à l’occasion, des voyages par autobus scolaire vers Québec pour Marco Fournier, propriétaire de la compagnie de transport scolaire basée à Saint-Damien.

Après son séjour au Garage Paul Lemelin, M. Parent est entré au service de l’entreprise Prestofix de Saint-Henri où il a travaillé pendant 22 ans, livrant des portes pour l’entreprise partout au Québec, mais également en Ontario, au Nouveau-Brunswick et en Nouvelle-Écosse.

« Ce n’était pas toujours facile au départ, car on livrait souvent en Ontario et dans les Maritimes. Comme je ne parlais pas beaucoup anglais, il fallait que je m’organise. Dans les Maritimes il y avait toujours des gens qui parlaient les deux langues, mais en Ontario ce n’était pas toujours évident. Il m’arrivait de livrer des portes en certains endroits difficiles d’accès où ça passait juste ou pas du tout », se remémore M. Parent en se rappelant une livraison particulière.

« On m’avait demandé de livrer des portes dans une base militaire en construction dans le nord de l’Ontario. Il n’y avait pas d’adresse précise et comme les GPS n’existaient pas, l’endroit n’avait pas été facile à trouver. »

À cet égard, Aline Leblanc ne tarit pas d’éloges envers son conjoint qu’elle qualifie « de véritable GPS qui connaît par cœur les cartes routières des Maritimes et de l’Ontario, la distance et le temps séparant tel client de tel autre. Il a tout cela dans sa tête et ne tarde jamais à donner la réponse exacte. »

Un dernier employeur

Après avoir quitté Prestofix, dans le milieu de la cinquantaine, il a travaillé en aménagement paysager avec son gendre. « Il a arrêté quelques mois, mais il s’ennuyait. Chaque fois qu’il voyait un camion passer, il tournait la tête. Je savais qu’il retournerait derrière un volant tôt ou tard », indique avec amusement sa conjointe qui ne pouvait pas mieux dire puisque son époux est entré rapidement au service de l’entreprise Réal Brochu de Saint-Henri, spécialisée dans le transport en vrac, où il a passé les 20 dernières années de sa vie professionnelle.

« J’ai commencé à travailler pour eux les fins de semaine et à l’automne (2003), j’étais à temps plein », précise M. Parent en mentionnant qu’il avait « mangé des kilomètres » pour eux au cours de ces 20 années, toutes sur les routes du Québec.

« J’avais un camion usagé la première année, puis un neuf par la suite. Je faisais entre 330 à 350 000 km avec les premiers camions, puis j’en ai eu un neuf en 2011. J’ai failli lâcher quand ils me l’ont enlevé il y a deux ans, avec 1 000 000 de kilomètres au compteur, ce qui est pas mal surtout que l’hiver on ne travaillait presque pas », mentionne-t-il en ajoutant que chez Prestofix, il a eu trois camions avec lesquels il a roulé plus de 800 000 km chacun.

Une fête pour ses 55 ans de carrière

Soulignons que M. Parent travaille, depuis quelques années, de deux à trois jours par semaine et il a ralenti la cadence pour des raisons de santé au cours des deux dernières années.

Le 22 octobre dernier à Sainte-Claire, une fête visant à souligner les 55 ans de carrière de M. Parent a été organisée dans la salle de réception appartenant à Marie-Lyse Lemelin. Quarante-deux personnes, dont tous les membres de la famille Brochu, ses employeurs, étaient présentes, ce qui a beaucoup touché le principal intéressé qui a également tenu à souligner le rôle de son épouse qui a organisé le tout.

Une fois sa carrière terminée, M. Parent entend s’impliquer davantage dans l’érablière familiale située dans le rang St-Jean-Baptiste à Saint-Damien. « On ouvre le chemin menant de la piste de motoneige à la cabane l’hiver. C’est un bel endroit où aller en tout temps en famille », souligne enfin le couple.