Claude Lachance quitte la présidence de CIB
AFFAIRES. Le maire de Saint-Nazaire, Claude Lachance, a quitté la présidence de la Corporation informatique Bellechasse (CIB), déplorant les orientations vers lesquelles se dirigent les discussions en cours avec la Fédération québécoise des municipalités (FQM) quant à l’avenir de l’entreprise.
La corporation est toujours en discussion avec la fédération sur une possible entente qui permettrait d’élargir le marché et le travail actuels de CIB. À la lumière des derniers constats, ces négociations mèneraient à la création d’une coopérative parrainée par la FQM, plutôt qu’une potentielle alliance permettant à l’ensemble des municipalités membres de la FQM d’obtenir des services informatiques à moindre coût via la petite entreprise située dans les locaux de la MRC de Bellechasse à Saint-Lazare.
Claude Lachance préfère quitter car sa position diffère de celle des autres membres du conseil d’administration. «Les deux visions ont comme prémisse d’assurer la pérennité de CIB dans le temps. Celle adoptée par la majorité du conseil dit que de former une coopérative est peut-être la meilleure solution. Personnellement, je crains une perte de contrôle de la part des élus et directeurs généraux de Bellechasse au profit de l’éventuelle coopérative. Ce type d’organisation, c’est un membre, un vote».
CIB étant dirigée majoritairement par les élus de la MRC, Claude Lachance rappelle que ceux-ci ne sont que de passage. Il s’inquiète en outre de l’assurance de conserver le siège social de l’entreprise dans Bellechasse. «Ce sera facile pour quelqu’un de dire un jour qu’on aimerait bien garder le siège social dans Bellechasse, mais que cela pose des difficultés pour le recrutement de personnel compétent. Je suis incapable de défendre une position que je ne partage pas. La conclusion logique est que je ne peux pas continuer à la lumière de ma perception des choses.»
La Corporation informatique Bellechasse a été fondée en 1989 et offre un service à prix abordable aux municipalités. Elle compte plus de 230 clients au Québec et au Nouveau-Brunswick. «Son chiffre d’affaires dépasse le million de dollars, l’entreprise occupe des locaux à même ceux de la MRC et verse un loyer avoisinant les 40 000 $ annuellement en plus de tous les emplois que cela implique aussi», rappelle Claude Lachance.
Partenaire ou compétiteur?
L’annonce de Claude Lachance a fait réagir certains élus lors de la séance régulière du conseil des maires de la MRC mercredi soir dernier. La décision du conseil d’administration de ne pas le remplacer par un autre élu de la MRC au sein du conseil d’administration en a aussi fait bondir quelques-uns. «Le risque du conseil, c’est d’avoir à composer avec un autre maire qui est contre l’idée. Il n’y avait qu’une seule personne qui questionnait les discussions en cours et une fois qu’elle a quitté, le reste du conseil a le champ libre. C’est le résultat que cela donne», ont souligné certains.
«Il faut s’attendre à ce que le nom CIB disparaisse, car ce serait une nouvelle entité. Les employés resteraient ici. Nous nous assurerons, s’il y a entente, qu’il soit spécifié que le siège social demeure dans Bellechasse», a toutefois évoqué le préfet de la MRC, Hervé Blais, qui siège à la fois au conseil d’administration de CIB et sur celui de la fédération municipale.
«Je sais ce qui se passe à la FQM. Les gens veulent avoir une organisation où ils pourront contrôler le coût des logiciels que les municipalités achètent. Ma crainte est que le conseil d’administration de la fédération se dirige ailleurs et fasse affaire avec une autre entreprise et là, ce serait peut-être la fin pour CIB», a-t-il ajouté.
Pourquoi CIB ne peut pas offrir ces produits et demeurer une entité à part entière ? Pourquoi cela ne peut se faire localement», ont questionné certains élus. «Nous avons approuvé une négociation, pas une entente», ont laissé entendre d’autres élus qui éprouvent un malaise évident voyant la possibilité que la fédération dont ils sont membres ne vienne concurrencer la petite entreprise d’économie créée par le milieu.
Hervé Blais a tenu à se faire rassurant en précisant aux élus qu’il ferait part de leurs doléances au conseil d’administration de CIB. Ceux-ci auront l’occasion d’en apprendre davantage si une entente venait à être conclue a précisé Hervé Blais. Elle leur sera soumise ainsi qu’à tous les directeurs généraux avant que tout accord ne soit entériné.