Club Quad de la rivière Daquaam: faire beaucoup avec peu

ETCHEMINS. Depuis quelques années, le Club Quad de la rivière Daquaam pilote le dossier des sentiers de VTT sur le territoire etcheminois, à l’exception du secteur du parc régional Massif du Sud, à Saint-Luc notamment, qui est sous la responsabilité du Club Quad Bellechasse.

Le président fondateur Max Vidal, qui est propriétaire d’une pourvoirie à Saint-Just-de-Bretenières, mentionne que beaucoup de chemin a été fait depuis la création du club.

« Le territoire était anciennement couvert par le Club Quad Massif du Sud aux frontières et à la disparition de ce dernier, une bonne partie des Etchemins est demeurée orphelin de club. Le Club Bellechasse a pris la montagne en charge, mais personne ne s’occupait du reste. Des gens m’ont demandé si je voulais m’en occuper, en sachant que j’avais l’expertise d’organiser et coordonner des choses », précise celui qui, jusqu’à tout récemment, était également président du Parc régional des Appalaches.

M. Vidal rappelle qu’avant la disparition du Club Quad Massif du Sud aux frontières, une clientèle somme toute limitée se rendait à ses installations, mais que celle-ci était presque passée à zéro par la suite.

« Des gens m’appelaient pour voir s’ils pouvaient venir coucher chez nous, mais je leur disais qu’il n’y avait plus de sentiers officiels et que s’ils voulaient le faire, c’était possible en passant par certains rangs. Ce n’était pas nécessairement légal, mais toléré. Certains téméraires venaient, mais la plupart préféraient la sécurité des sentiers fédérés », poursuit-il en ajoutant qu’il avait finalement pris le dossier en main et commencé au bas de l’échelle.

« On a parti le club à zéro. Cela a été beaucoup de travail, mais on a réussi à développer un réseau de sentiers totalisant aujourd’hui une centaine de kilomètres », souligne-t-il en précisant que ces sentiers couvrent sept localités etcheminoises en partance de Saint-Just de Bretenières, soit Saint-Camille, Sainte-Justine, Lac-Etchemin, Saint-Cyprien, Saint Magloire et Saint-Louis-de-Gonzague. Des sentiers permettant de rejoindre Sainte-Rose, en hiver, ont aussi été aménagés.

De Lac-Etchemin, les gens peuvent se rendre à Saint-Luc par la route St-Abdon, puis vers le parc éolien et le parc régional Massif du Sud qui sont sous la responsabilité du Club Quad Bellechasse. De Saint-Louis, des sentiers permettant aux quadistes de se rendre en Beauce sont accessibles.

Développement ralenti

M. Vidal explique que ce réseau emprunte bon nombre de chemins forestiers et privés (15 % en tout), le club ayant pu compter sur l’obtention de plusieurs droits de passage, sans oublier des chemins publics (rangs). Maintenant que ce réseau est bien établi, le club a pour priorité de développer un lien entre Saint-Just et Saint-Magloire, ainsi que des sentiers dans cette dernière localité et Sainte-Sabine.

« Pour ce qui est du lien vers Saint-Magloire, nous avons acheté un terrain, il y a trois ans, afin d’aménager un sentier de trois kilomètres. Celui-ci est presque terminé, mais nous sommes aux prises avec des droits compensatoires exigés par le ministère de l’Environnement, car la parcelle de terrain qui reste à aménager (400 à 500 mètres) est en milieu humide. C’est une vraie catastrophe », déplore le président qui précise que ce terrain comprend une parcelle de tourbière forestière.

« La compensation équivaut à 10,29 $ du mètre carré, ce qui représente 23 000 $. On a cet argent, mais de justesse », affirme-t-il en ajoutant que la nouvelle loi sur les milieux humides représente un frein au développement de certaines régions comme la nôtre.

« C’est une loi qui s’applique bien en ville, c’est né d’un bon sentiment, mais ce n’est pas adapté aux régions », poursuit-il en mentionnant que la priorité du club est de terminer cette section de route avant de s’attarder aux territoires de Saint-Magloire et de Sainte-Sabine. « Je manque de temps, car j’ai une entreprise à faire virer, sans oublier que l’on manque de bénévoles. »

Conseil d’administration limité

S’il était plus nombreux au départ, le conseil d’administration ne compte plus que trois personnes, dont deux qui s’impliquent de façon plus intensive et gardent le club, ainsi que le réseau, à flot.

« Il y a moi qui s’occupe de la paperasse et Jean-Yves Corriveau de Saint-Just qui s’occupe de l’entretien des sentiers ainsi que de la signalisation. On a aussi un trésorier. Jean-Yves est débordé, tout comme moi, alors si nous avions des personnes prêtes à nous aider, ce serait apprécié », signale-t-il en ajoutant que toute personne intéressée à développer le quad dans la région est la bienvenue.

Nouveaux équipements

Le Club Quad de la rivière Daquaam annonçait récemment l’achat de nouveaux équipements servant à l’entretien quatre saisons de son réseau de sentier, totalisant près de 100 km. Il s’agit d’un tracteur de marque Kubota et d’une gratte servant à niveler le gravier l’été, qui servira de surfaceur, avec quelques petites modifications, l’hiver.

« On a gardé notre ancien surfaceur, ce qui nous permet de bien entretenir nos sentiers été comme hiver. On a aussi acheté une débroussailleuse », indique le président qui ajoute que ces investissements totalisaient plus de 200 000 $.

Le club a eu droit à diverses contributions totalisant 80 000 $. La principale, soit 75 000 $, provient de Transport Québec, la Caisse des Etchemins ainsi que les députées Stéphanie Lachance et Marie-Ève Proulx ayant elles aussi participé au financement qui est complété par un emprunt.