Collège Saint-Damien : la Fondation Saint-Joseph de L’Espérance garde le cap

SAINT-DAMIEN. Depuis l’annonce de la démolition du Collège Saint-Damien après la construction de la future école primaire dans cette localité, prévue pour 2024, le groupe de citoyens opposé à la démolition du bâtiment patrimonial poursuit ses démarches afin d’assurer son maintien.

Devant 125 personnes réunies le mardi soir 21 février dernier à la Salle académique de la Maison de la culture de Bellechasse, les responsables de la Fondation Saint-Joseph de l’Espérance ont brossé un tableau des démarches effectuées au cours des derniers mois, en plus de présenter les grandes lignes d’un projet qu’ils caressent tant du côté de l’Oasis que du Collège, une fois que la nouvelle école primaire sera construite.

Ce projet consisterait en l’aménagement d’une soixantaine de logements abordables pour les retraités autonomes et les travailleurs de la région. De plus, les représentants de la fondation souhaitent conserver les organismes déjà établis dans le Collège et se disent prêts à en accueillir d’autres dans le futur.

Parmi ceux-ci, notons la Maison de la culture avec sa salle de spectacles et la salle académique, la bibliothèque municipale, les Fermières, l’âge d’or ainsi qu’Action Jeunesse Côte-Sud. S’ajoutent un gymnase et une piscine qui y sont exploités depuis 1985.

« Jusqu’à maintenant, il n’existe aucune garantie de relocalisation dans des locaux équivalents pour ces organismes », indique-t-on dans un document présenté lors de l’assemblée publique d’information du 21 février.

On y indique aussi qu’à Saint-Damien comme ailleurs dans la région, il y a un manque de logements abordables pour les personnes seules ou les couples âgés qui ne sont plus en mesure de tenir maison, ainsi que pour les travailleurs étrangers qui viennent s’établir dans notre région pour le travail.

Pour ce dernier groupe, on rappelle bien sûr la présence de la Résidence d’accueil Bellechasse-Sud qui abrite temporairement des chambreurs et travailleurs étrangers qui doivent ensuite de trouver un logement permanent dans la région, d’où la pertinence de leur projet.

Étude de faisabilité

Les responsables de la fondation sont à réaliser une étude de faisabilité dont les résultats devraient, selon Pauline Lemieux, porte-parole de la Fondation et ardente défenseure du Collège, être connus vers le 15 avril.

Celle-ci permettra à la fondation d’être mieux fixée sur les frais annuels, puis les coûts de construction et de transformation des espaces, ce qui permettra ensuite de faire préparer des plans et devis, d’aller en appel d’offres et de déposer des demandes de subventions.

Soulignons que la fondation possède une résolution du Centre de services scolaire de la Côte-du-Sud, datant du 20 octobre dernier, confirmant que des discussions étaient en cours avec la Fondation afin de lui céder le bâtiment, pourvu que cette dernière soit en mesure de lui fournir un plan de financement complet lui permettant d’assumer les frais d’exploitation du bâtiment ainsi que sa pérennité pour les années à venir.

L’obtention d’un appui du conseil municipal de Saint-Damien était une autre condition vers une éventuelle cessation du bâtiment, ce que la fondation a obtenu au terme de la séance du 7 novembre 2022. Cet appui est bien sûr conditionnel à la viabilité du projet et à l’obtention de subventions gouvernementales, indique-t-on dans la résolution.

« Il existe quatre types de subventions applicables à notre projet, dont deux du fédéral pour les plans et devis. Quand on sait que la bâtisse vaut 10 M$ et que le don de l’immeuble pourrait compter pour la part du milieu, ce serait un plus pour nous. La valeur de l’édifice devrait augmenter sensiblement avec des logements à l’intérieur », précise Mme Mercier qui ajoute que l’an dernier seulement, la fondation avait amassé 55 000 $, principalement via des activités de financement et des dons du public, sommes qui ont été injectées dans l’étude de faisabilité qui est en cours.

« On a aussi reçu 2 000 $ en subventions discrétionnaires en provenance de deux ministères et on a le soutien de nos professionnels qui ont accepté un montant forfaitaire, en plus de nous offrir du temps bénévolement. Nous ne sommes pas encore allés en campagne de souscription auprès de nos entreprises », précise-t-elle également.

Bon bâtiment

Lors de l’assemblée publique d’information de mardi dernier, les responsables de la fondation étaient accompagnés d’architectes, de représentants du Groupe de ressources techniques (GRT) de Lévis ainsi que de Développement économique Bellechasse. Lors de cette soirée, les personnes présentes ont pu, dans un premier temps, entendre l’architecte Anne Carrier de Lévis qui a prôné le maintien du collège, ajoutant qu’il s’agissait selon elle « d’une excellente bâtisse, bien construite. »

Une visite des lieux avec l’architecte Mathieu Turgeon, qui était notamment accompagné d’un ingénieur spécialisé en structure, aurait permis d’établir que le bâtiment était solide, selon Mme Mercier. « Nous sommes allés partout, jusque dans les sous-sols. On entendait des rumeurs voulant qu’une partie du collège s’effondrait et rentrait dans le sol, alors que ce n’est pas le cas. L’ingénieur nous a confirmé que la structure n’avait jamais bougé. »

« On veut sauver la bâtisse, mais on veut s’assurer qu’elle serve. Nous avons déjà une liste d’une centaine de personnes intéressées à vivre dans les futurs logements que l’on souhaite aménager dans la partie Oasis », précise-t-elle également.

Pauline Mercier rappelle enfin que la fondation et le milieu de Saint-Damien ont un devoir de rebâtir la confiance des gens envers l’immeuble. « Les gens aiment la bâtisse et on l’a vu lors de la pétition lancée en 2020, alors que 600 personnes ont demandé de ne pas démolir le collège, et encore l’autre soir avec les 125 personnes présentes », mentionne-t-elle en terminant.