Coop-IGA Saint-Anselme: peu d’évolution dans le projet de futur magasin

ALIMENTATION. Souhaité par plusieurs et considéré comme essentiel au développement de la région, le dossier de relocalisation du magasin Coop-IGA de Saint-Anselme a peu ou pas évolué au cours des derniers mois.

Le conseil d’administration du magasin coopératif avait profité de son assemblée générale en mai dernier pour présenter son projet de construction d’un nouveau magasin. Un bâtiment neuf de 25 000 pieds carrés avait alors été proposé, sauf que l’emplacement choisi avait été rejeté par le comité d’urbanisme de la municipalité. Plus de six mois ont passé et la situation demeure à peu près la même. Les principales parties impliquées demeurent aussi sur leurs positions.

«Nous avons encore à cœur de construire un magasin à Saint-Anselme», laisse entendre le directeur général du commerce, Jean-François Carrier. «Nous avions présenté un projet l’an dernier dans un contexte où nous avions un montage financier pour dix ans, une convention collective signée pour les sept prochaines années et, en plus, un acheteur pour notre bâtiment actuel», rappelle-t-il visiblement déçu du peu d’évolution visible à l’heure actuelle.

Les positions inchangées

Il est évident que la direction du magasin Coop-IGA a toujours le terrain boisé choisi à l’origine dans sa mire. «Nous sommes prêts à bâtir dès ce printemps pour une ouverture à l’automne. Nous sommes aussi disposés à dialoguer et revisiter le projet au total ou en partie avec les acteurs concernés. Il faut trouver une solution à cela. Nous souhaitons investir de 8 à 10 millions de dollars et créer des emplois, alors je ne peux concevoir qu’il n’y ait pas de solution», indique M. Carrier.

La municipalité de Saint-Anselme n’a toutefois pas l’intention de revenir sur sa position indique le maire, Michel Bonneau. «Le boisé n’est pas une bonne option. Nous avons statué là-dessus il y a longtemps et aujourd’hui, nous avons les mêmes données qu’il y a six mois. Tout le monde que j’ai rencontré, sans exception, m’a dit souhaiter que ce boisé ne soit pas sacrifié.»

Selon le maire Bonneau, accorder le dézonage souhaité à la direction du magasin pourrait aussi avoir des impacts sur les relations de la localité avec certains de ses partenaires, dont l’UPA et la Commission de protection du territoire agricole (CPTAQ), entre autres. «On va dézoner un terrain ou un boisé alors qu’ils nous ont accordé 15 hectares de terres pour faire du commercial et de l’Industriel. Ils risquent de ne pas apprécier et avec raison, alors il faut être conséquent aussi.»

Au cœur de la revitalisation du village à la suite de l’achat de terrains à l’angle du boulevard Bégin et du Chemin St-Jacques, l’homme d’affaires Yvon Dufour ne voit toujours aucun obstacle à accueillir le futur magasin sur ceux qu’il possède. Jean-François Carrier rejette toutefois cette idée, surtout avec la venue d’un Couche-Tard à ce carrefour. «Nous avons longtemps eu à cœur l’idée de nous installer sur les terrains de M. Dufour, sauf que les possibilités d’une façade sur la 277 n’existent plus, alors ce n’est plus une option pour nous.»

À l’instar du maire Bonneau, le principal intéressé réfute toutefois ces prétentions de M. Carrier. «Le passage vers la 277 est ouvert et accessible, à la demande de Couche-Tard, la mienne et à celle de Sobey’s. C’était la volonté de tout le monde au départ de conserver ces accès. La visibilité reste la même. Ce serait un avantage pour eux d’être situé à cet endroit. Une entité comme Couche-Tard a un attrait commercial indéniable pour ses voisins et de toute façon, il devait y avoir un dépanneur selon leur projet», de souligner M. Dufour.

Le meilleur emplacement

La municipalité de Saint-Anselme observe actuellement un mouvement des activités commerciales vers le nord de son territoire, indique Michel Bonneau. «Le meilleur endroit à l’heure actuelle, ce sont les terrains de M. Dufour. À moyen et long terme, c’est possiblement davantage vers le nord comme l’ont fait les propriétaires du garage Paré et de la pharmacie avec la nouvelle clinique médicale. Il y aura aussi bientôt un carrefour giratoire au rang de la Montagne et plein de services vont s’y greffer. Les décideurs du magasin n’ont pas cette vision-là, c’est tout.»

Les parties semblent ainsi vouloir demeurer sur leur position. «Le boisé est encore le terrain qui nous semble le plus adéquat. C’est notre premier choix. Il ne faut pas se braquer à vouloir nous diriger vers le parc industriel, nous n’irons pas à cet endroit comme nous n’irons pas au coin St-Jacques non plus», répète Jean-François Carrier.

Le maire Bonneau précise de son côté que la municipalité n’a pas eu d’écho des promoteurs depuis plusieurs semaines. «Ce sont eux qui souhaitent un magasin neuf et qui ont un projet. S’ils ne veulent pas s’entendre avec M. Dufour, c’est leur choix. Si nos terrains ne conviennent pas, c’est aussi leur droit.»