Création de la paroisse Sacré-Cœur-de-Jésus en Bellechasse

RELIGION. Depuis le 1er janvier dernier, les conseils de fabrique des localités de Buckland, Armagh, Sainte-Claire, Saint-Damien, Saint-Lazare, Saint-Malachie, Saint-Nazaire, Saint-Nérée et Saint-Philémon sont regroupées sous l’administration d’une seule entité: la Paroisse Sacré-Cœur-de-Jésus en Bellechasse.

Le choix de cette dénomination a été fort simple, illustre l’abbé Michel Mondou. «Il y a une statue du Sacré-Cœur dans nos neuf églises et il y a déjà une dévotion à son endroit. Nous ne voulions favoriser aucune de nos communautés. Ce n’était pas le premier choix, mais c’est celui qui a fait l’unanimité en raison de ce constat. C’est un symbole que toutes les communautés possédaient déjà».

Celui-ci juge que son rôle demeurera le même à la suite de ce regroupement devenu nécessaire, particulièrement en raison du manque de prêtres disponibles pour accomplir la mission. «Nous sommes en unité pastorale depuis quand même cinq ans sauf que là, nous l’avons appliqué juridiquement et administrativement».

Des neuf communautés, six seront représentées par des marguilliers sur cette première assemblée de Fabrique. Seules Armagh, Buckland et Saint-Nazaire n’y siègeront pas cette fois-ci, mais seront représentées dès l’an prochain puisqu’une rotation de la représentativité des paroisses a été convenue pour débuter, explique Claude Lachance qui siègera à l’assemblée à titre de président. «Comme je suis de Saint-Nazaire, on a convenu qu’il n’était pas nécessaire ou urgent d’être représenté par un marguillier.»

M. Lachance indique qu’il n’est pas question pour la nouvelle entité, dont le siège social sera situé à Sainte-Claire, d’avoir recours à une ressource pour en assurer l’administration à ce moment-ci. Une première assemblée du nouveau conseil d’administration se tiendra à Sainte-Claire le 24 janvier prochain. La messe d’inauguration de la nouvelle paroisse aura quant à elle lieu à l’église de Saint-Damien le dimanche 18 février à 9 h.

Une vision globale qui respectera les milieux

Selon l’abbé Mondou, la nouvelle paroisse devra proposer une vision régionale de la pastorale. «On souhaite une vision plus globale, orientée vers l’église au milieu des gens vers leurs préoccupations.  Ça peut être par le biais des comptoirs alimentaires, de vêtements ou des services à la population. L’église doit être présente dans la détresse et les besoins de nos neuf communautés. On se doit d’aller vers les gens et orienter les activités pour qu’elles rejoignent les populations et renouveler nos communautés qui sont, avouons-le, vieillissantes».

L’avenir des églises et autres bâtiments appartenant aux paroisses fera sans contredit partie de l’actualité et des discussions à venir. L’abbé Mondou insiste toutefois sur l’importance de l’animation pastorale avant tout. «Il faut garder une couleur locale, sinon on va se perdre là-dedans. Ma priorité ira vers les équipes d’animation locale et avec les secrétaires et nos comités CCOL, tout ce monde s’occupera de la pastorale de la communauté. Nous allons songer beaucoup plus à la pastorale qu’à l’entretien des bâtiments par exemple. La nouvelle assemblée aura toutefois aussi un plan à cet effet, dont les bâtiments feront partie naturellement».

À cet effet, il se dit favorable à des initiatives permettant aux communautés d’avoir davantage accès à leur église et se montre satisfait de l’expérience vécue à Armagh, où l’église a servi à une exposition d’artisanat par exemple. «Les bonnes idées seront les bienvenues. Ce n’est pas parce que nous ne voulons pas ouvrir les églises, c’est souvent une question de sécurité. On ne peut plus laisser une église ouverte sans surveillance, puisqu’il y a déjà eu des gestes de vandalisme dans le passé à Buckland et Saint-Damien. L’église St-Cajetan a pu être ouverte, car des gens étaient présents. L’expérience d’Armagh a été excellente et tout projet convenable qui serait présenté aurait mon aval rapidement».

Pas de fermeture

Pour l’instant, il n’est pas question de fermer des églises a tenu à rappeler l’abbé Mondou. «Les églises sont très conscientes de leur situation financière, rien n’a changé à ce niveau. L’assemblée de fabrique aura à étudier cela avec le temps, en collaboration avec les communautés concernées qui ont chacune un comité consultatif d’organisation locale (CCOL) qui devra suggérer des choses».

Il ajoute qu’elles doivent toutefois redevenir un centre important de leur communauté. «Que ce soit à travers une cession à la municipalité, ou encore qu’elles aient des fonctions multiples, dont celles du rassemblement dominical, les funérailles et les baptêmes, ça doit faire partie des plans. Entretemps, le Diocèse sera toujours là pour dire que la communauté doit pouvoir s’y réunir le dimanche pour ses messes et autres».

L’avenir des religieuses à Saint-Damien

L’abbé Mondou juge que la diffusion du message de Dieu a été bien servie à Saint-Damien et dans la région au cours des années, grâce à la cohabitation et à la collaboration de l’église avec les religieuses de la Congrégation Notre-Dame-du-Perpétuel-Secours. Il est conscient que cette relation a maintenant une limite dans le temps. «Nous organisons déjà la Neuvaine ensemble et des activités le samedi dédiées aux enfants. Elles sont très généreuses. Nous avons une belle collaboration, à l’intérieur de nos moyens. La présence de la congrégation dans la région a été un avantage total pour la diffusion du message. Elles ont toujours un programme catéchétique à l’intérieur de leur communauté, même si elles sont moins actives qu’avant.»

Ce n’est plus un secret, la congrégation réfléchit depuis un certain temps à son avenir sur le territoire. La suite des choses n’est pas nécessairement une opportunité juge l’abbé Mondou. «Même si certains bâtiments nous étaient donnés, nous n’aurions pas les moyens de les entretenir. Nous avons essayé des choses dans le passé et ce serait difficile au niveau technique. À partir du moment où un édifice est cédé, il doit y avoir une mise aux normes. C’est le problème des édifices du genre.»