Daniel Turgeon jouera avec les Anciens Canadiens

HOCKEY. Daniel Turgeon, de Saint-Henri, vivra un moment mémorable dimanche alors qu’il côtoiera les Anciens Canadiens lors d’un match de hockey amical à l’aréna de Saint-Isidore.

M. Turgeon est atteint d’un sarcome des tissus mous, cancer qui prend généralement naissance, entre autres, dans les tissus graisseux, les muscles, les tendons, les ligaments et les vaisseaux sanguins. Son entourage a pensé qu’il apprécierait vivre une expérience comme celle-là. «Quand ça m’a été proposé, je n’y croyais pas. Bruno Brochu est quelqu’un avec qui j’ai arbitré pendant de nombreuses années et c’est lui qui m’en a parlé en premier. Richard Turgeon et mon épouse se sont occupés de tout. Ils ont vendu des billets pour payer mon droit de jeu», nous a-t-il confié lors d’un entretien chez lui.

Amateur de hockey depuis toujours, l’homme de 51 ans a deux fils qui évoluent chez les Sénateurs de Bellechasse, organisation à laquelle il a donné beaucoup de temps dans le passé ayant siégé neuf ans au sein du conseil d’administration, dont quatre à titre de président. «J’ai toujours aimé le hockey. J’ai joué tout mon hockey mineur jusqu’à Junior CC et après, j’ai continué dans les ligues adultes jusqu’à mon diagnostic de cancer il y a deux ans. J’ai été opéré à cinq reprises».

C’est justement en pratiquant son sport favori qu’il a découvert que quelque chose n’allait pas. «C’est en mettant ma culotte de hockey que je me suis aperçu que j’avais une bosse sur une fesse. Je suis allé voir mon médecin qui a pensé à un kyste et il m’a dit qu’il allait l’enlever. C’est en faisant les analyses après que le constat est arrivé».

Depuis ce temps, il doit subir des examens régulièrement pour surveiller l’évolution de la maladie. «Le type de cancer que j’ai en est un de grade 3. La seule solution possible est l’ablation. La chimiothérapie et la radiothérapie n’ont malheureusement pas ou peu d’effet. Six mois après, j’ai eu une récidive dans l’aine et quelques mois plus tard sur un poumon. J’ai été opéré, on m’a enlevé la moitié d’un poumon, celui de gauche, et en février dernier c’était le côté droit qui était affecté».

Profiter du moment

M. Turgeon est employé en informatique dans une entreprise de transport depuis 25 ans. Il a tenu à garder son travail malgré cette épreuve et entend profiter pleinement du match de dimanche. «Je n’ai pas de symptômes particuliers. J’ai joué à la balle molle tout l’été. Mon souffle est court, mais je vais être capable. Est-ce que je vais être en mesure de jouer tout le match, je ne sais pas, mais sûrement que l’adrénaline du moment va m’aider».

Il a d’ailleurs très hâte de côtoyer ses idoles de jeunesse et de profiter de cette camaraderie typique à tous les vestiaires. «C’est spécial. Je ne sais pas comment ça va se passer dans la chambre avec les joueurs. Il y aura peut-être des émotions, mais je vais essayer de les contenir. Nous avons une nouvelle philosophie qui nous dit de vivre au jour le jour et de profiter des moments qui se présentent. On prend ce qui est bon et ce qui ne l’est pas, on le tasse c’est tout».

M. Turgeon portera le numéro 11, le même qu’il endossait pendant son hockey mineur. Il sera accompagné de Patrice Brochu de l’entreprise Agri-Marché au sein de l’alignement des Anciens Canadiens contre les Fiers de Saint-Isidore. Il entend ne rien perdre de cette journée et a un plan bien précis en tête. «Pendant le match, je serai possiblement attaquant alors je vais me stationner près du but pour la mettre dedans!», lance-t-il avec un sourire visiblement sincère.