Déjeuner chez Yvette: la fin d’une époque à Saint-Raphaël

COMMERCE. Bien connue à Saint-Raphaël pour ses déjeuners, Yvette Roy a accroché son tablier dimanche dernier après une carrière de plus de 25 ans dans la restauration.

Maintenant âgée de 65 ans et devant subir une intervention chirurgicale au cours des prochaines semaines, Mme Roy en a profité pour confier les rênes de son commerce à Josée Lapointe qui assurera la continuité.

Situé depuis neuf ans dans les locaux de l’ancienne épicerie Bonichoix et connu sous le nom de «Déjeuner chez Yvette», Mme Roy a commencé à opérer son commerce et servir des déjeuners dans l’ancien Pétro-Canada, fermé depuis quelques années. Elle ouvrait son restaurant dès 4 h 30 tous les matins, 7 jours-semaine, pour fermer aux environs de 11 h sur semaine et vers midi les week-ends. Elle y servait plus de 200 repas par semaine, seulement des déjeuners.

Si elle a commencé par travailler pour d’autres personnes, elle a choisi de devenir sa propre patronne il y a une quinzaine d’années. «Ça ne me tentait pas d’aller travailler et de me faire donner des ordres par quelqu’un. J’ai ma façon de faire à manger et me faire dire comment faire un club sandwich ou autre ne m’intéressait pas. Lorsqu’un local m’a été proposé, j’ai trouvé l’idée intéressante.»

Sa clientèle est généralement composée de gens de Saint-Raphaël et des villages environnants, mais aussi des environs de Lévis et Montmagny. «Beaucoup de travailleurs viennent très tôt le matin, particulièrement celles et ceux qui se déplacent en ville.»

Une affaire de famille

Sa spécialité, c’est les crêpes indique-t-elle de façon convaincante, ce que confirment certaines clientes présentes au moment de notre rencontre. «Les galettes de sarrasin sont aussi populaires et les toasts dorées. Ce qui a fait notre succès, c’est l’aspect familial de l’ambiance et de la nourriture. Ce sont des recettes maison, c’est toujours gagnant. Comme maman faisait, c’est ce que les gens disaient souvent en venant ici.»

L’aspect familial de son commerce a d’ailleurs été très utile, avoue Yvette Roy qui recevait régulièrement l’aide de sa famille dans les opérations quotidiennes. «Mes sœurs m’ont toutes aidé. C’était de bonnes travaillantes et lorsqu’elles venaient me voir et remarquaient que j’avais besoin d’aide, elles traversaient derrière le comptoir. Ma fille Cathie venait aussi à l’occasion s’occuper du service aux tables et ma petite-fille Alicia occasionnellement faire la vaisselle.»

Mme Roy se voit forcée de prendre sa retraite, possiblement plus tôt qu’elle ne l’aurait souhaité, même si son entourage l’encourageait à le faire. «J’aurais continué, mais je ne sais pas pour combien de temps. C’est tout de même 7 jours chaque semaine», indique Mme Roy qui était à son poste 363 jours par année ne profitant que de congés à Noël et au Jour de l’an. «Des vacances, ça fait longtemps que je n’ai pas pris ça alors le fait d’arrêter va sûrement changer des choses», confirme-t-elle en riant.