Des bazous de démolition contre la délinquance juvénile et le décrochage scolaire
JEUNESSE. Le Carrefour jeunesse-emploi (CJE) et son équipe de travailleurs de rue, de concert avec le ministère de la Sécurité publique, pilotent depuis quelques semaines un nouveau projet de lutte à la délinquance juvénile et au décrochage scolaire.
Intitulé «L’Alternative Démolition», celui-ci remplace «L’Alternative 4X4» qui se déroulait au cours des trois années précédentes. Au lieu de remonter des véhicules de type 4X4 en vue d’une participation aux événements du Club Quad 4X4 Bellechasse, les participants se sont lancés dans la transformation de quatre bazous que l’on pourra voir sur de différents derbys de démolition, cet été. «C’est un nouveau projet évolutif, toujours basé sur les moteurs, qui nous permettra de monter des bazous de démolition, dans les règles de l’art et comme seuls les Bellechassois savent le faire», précise Jérôme Baillargeon, chef de l’équipe de travailleurs de rue au CJE de Bellechasse.
Douze participants âgés de 15 à 22 ans, venant du CFER de Bellechasse, du Centre d’éducation aux adultes, du projet Atome et de l’École d’à côté, sont à l’œuvre depuis le 23 mars. Ceux-ci se réunissent à raison d’un soir par semaine, trois heures par rencontre, au Garage Serge Laverdière de Saint-Raphaël. Le projet se déroule sous la supervision de M. Laverdière qui est appuyé de deux mécaniciens bénévoles, Jeff Corriveau et Sylvain Guillemette. Plusieurs partenaires issus du milieu sont aussi associés à la démarche.
«On voulait monter des 8 cylindres soudés, mais ceux-ci sont de plus en plus difficiles à trouver. Alors, on travaillera sur des modèles 4 cylindres», poursuit le travailleur de rue qui ajoute que 12 jeunes ont été sélectionnés parmi un groupe de 25 volontaires.
La persévérance scolaire servira une fois de plus de fil conducteur à ce projet puisque les participants pourront toucher à différents corps de métiers et expérimenter diverses techniques comme le machinage de pièces, la soudure, la mécanique, la pneumatique, la mécanique hydraulique, la peinture et la carrosserie.
«Les jeunes sont motivés, même en sachant que cette fois-ci, ils ne conduiront pas le ou les véhicules en question, pour des raisons d’assurances. On discute toutefois avec les responsables des différents festivals concernés afin d’y tenir des activités de visibilité permettant de mettre le travail des jeunes en évidence. Il est très possible que nous puissions vendre les bazous, une fois ceux-ci terminés, afin d’assurer la pérennité du projet», poursuit M. Baillargeon.
Nouveaux mandats, équipe élargie
En poste depuis 16 ans, Jérôme Baillargeon souligne que l’année 2016 s’annonce très chargée pour l’équipe du Travail de rue de Bellechasse qui s’accroit et desservira de nouvelles clientèles.
Avec la contribution de nouveaux partenaires, dont l’Œuvre Léger et ministère de la Sécurité publique, le CJE a pu embaucher deux nouveaux travailleurs de rue, Christian Perron et Karen Moreau-Villeneuve, qui s’ajoutent à l’équipe en place. C’est la première fois que l’on retrouve cinq travailleurs de rue à temps plein pour le territoire de Bellechasse qui compte 20 municipalités.
«Les besoins sont grands et cela nous permettra de mieux couvrir le territoire. Karen Moreau-Villeneuve sera à la fois travailleuse de rue et travailleuse de milieu, car elle s’occupera davantage du volet OMH-HLM qui s’adressera aux jeunes familles ayant des enfants de 0 à 5 ans.
Soulignons enfin que le CJE et le Travail de Rue de Bellechasse ont tenu, plus tôt ce printemps, une importante activité de visibilité à Saint-Gervais ainsi qu’un spectacle-bénéfice au Pub de la Contrée, à Buckland. L’exercice a permis d’amasser 1 200 $, somme qui aidera au financement de ce service.