Des blessés qui ont su se relever

LAC-ETCHEMIN. Onze personnes ont été blessées ou brûlées lors du tragique événement du 15 août dernier à Lac-Etchemin. Voici un bref retour sur leur état de santé actuel.

Henriette G. Michaud a subi une fracture de la deuxième cervicale du cou (C-2), une dislocation de la paroi intérieure de la carotide droite ainsi que des brûlures du bas de la taille jusqu’aux pieds. Celle-ci conservera certaines séquelles en lien avec celles-ci. Son mari Raymond a été épargné.

Brûlée aux 2e et 3e degrés sur 20 % de son corps, Isabelle Michaud a été hospitalisée à l’Enfant-Jésus de Québec avec sa mère Henriette. Elle a été greffée des deux mollets jusqu’au-dessus des deux pieds. Son conjoint Daniel Vaillancourt n’a pas été blessé, mais leur fils Jean-Daniel, 9 ans, a subi quelques brûlures qui apparaissaient superficielles à son arrivée à l’Hôtel-Dieu de Lévis, mais qui ont empiré dès le lendemain alors que des cloques d’eau commençaient à faire leur apparition. Il a visité le Centre de santé des Etchemins sur une base quotidienne, pendant trois semaines, afin d’y subir des traitements et changer ses pansements.

Marc Bohémier a reçu un filet d’eau bouillante sur le pied. Lors de sa première visite à l’Hôtel-Dieu de Lévis, une brûlure «superficielle» était diagnostiquée. Celle-ci devait finalement se transformer en brûlure au 3e degré qui s’est résorbé avec le temps. Heureusement, aucune greffe n’était requise de son côté. Il a également subi une blessure au ménisque d’un genou et devra subir une intervention chirurgicale à cet effet.

Véronique Michaud, l’épouse de M. Bohémier, n’a pas été blessée. Cependant, leur fils Maxime a été brûlé des genoux aux orteils, sur les deux jambes. Sa jambe et son côté gauches ont été les plus affectés. Les brûlures étaient à la fois superficielles et profondes, selon leur localisation. Il a été hospitalisé pendant cinq semaines à l’Hôpital Sainte-Justine de Montréal. Des greffes de peau ont été également nécessaires pour lui.

Simon Aubin a reçu une palissade sur le dos et a perdu connaissance pendant un certain temps. Son épouse Marie Michaud n’a pas été blessée, mais trois de leurs enfants ont été brûlés, dont deux grièvement. Ceux-ci ont été rapidement conduits à Sainte-Justine où ils ont passé de plusieurs semaines.

Thomas a été brûlé sur 40 % de son corps. Il s’agissait de brûlures profondes au 2e degré. Malgré tout, il a évité les greffes de peau. Âgée de 10 ans, Anne-Marie a été plus chanceuse, ayant été légèrement brûlée sous les pieds.

Une petite miraculée

La cadette de la famille, Camille, a été la plus sévèrement touchée. Celle qui avait quatre ans au moment des événements (elle a eu 5 ans le 14 septembre dernier) a été brûlée sur 72 % de son corps. Le tronc, les bras et les jambes ont été touchés, mais pas le dos. 40 % de son corps a été greffé.

Cette «petite miraculée» souffrait de détresse respiratoire lors de son transport à Sainte-Justine. Elle devra être suivie pendant de nombreuses années. Ses parents disent avoir vécu deux semaines d’incertitude et d’enfer, sans savoir ce qui se passerait avec leur enfant qui a subi cinq opérations lors de son séjour à Montréal. Cela sans oublier Thomas qui a été brûlé au visage, au thorax et aux deux jambes.

Les diverses brûlures subies lors de ce tragique événement ont été causées par l’eau bouillante qui s’est renversée du chaudron devant servir à cuire les épis. Tous sont toutefois d’avis que la présence de la piscine, dans la cour arrière, a aidé à protéger les victimes en attendant l’arrivée des secours. «On voit comment tous ont été courageux dans tout ce processus, surtout les enfants. C’est une expérience difficile autant physiquement que psychologiquement pour des parents», souligne Simon qui rappelle que les brûlures peuvent entraîner certains problèmes de croissance chez eux.

Se protéger du soleil

Ceux et celles ayant subi des brûlures au 2e degré ou plus, ainsi que des greffes de peau, devront éviter tout contact avec le soleil au cours des deux prochaines années. Le port de vêtements longs sera requis en tout temps. Les trois enfants, tout comme Isabelle Michaud, portent également des vêtements de compression permettant de mieux les protéger et d’accélérer leur guérison. Ils devraient bientôt bénéficier de nouveaux vêtements qui les protègeront également contre les rayons ultraviolets.

Soulignons que les frais d’acquisition de ces vêtements sont assumés en grande partie par l’Association des grands brûlés qui offre également un appui social et psychologique pour les familles qui, par son entremise, peuvent rencontrer d’autres personnes ayant le même vécu.