Des familles reconnaissantes dans l’épreuve
LAC-ETCHEMIN. Le 15 août dernier vers 18 h 30, l’effondrement d’un patio derrière une résidence de la route des Sommets, à Lac-Etchemin, a changé à tout jamais la vie de quatre familles, en plus de déclencher un élan de solidarité jamais vu dans la région.
Cette fête, une épluchette de blé d’Inde visant à souligner l’anniversaire de trois enfants nés un 14 août, s’est terminée en drame avec, comme bilan, 11 blessés, dont cinq enfants.
Trois mois plus tard, les membres des familles Michaud, Aubin, Bohémier et Vaillancourt ont tenu à remercier la population de Lac-Etchemin et des alentours pour sa grande générosité. Cet entretien avec la Voix du Sud, qui s’est déroulé le vendredi 20 novembre dernier, était le premier qu’ils accordaient depuis les tragiques événements.
«Nous avons senti un mouvement de solidarité et de générosité incomparable», souligne Henriette G. Michaud qui, avec dix autres membres de sa famille, a subi blessures et brûlures lors de ce fatidique début de soirée.
Dans les minutes suivant l’effondrement, les secours ont réagi rapidement. Les premiers répondants, les policiers et ambulanciers ainsi que des voisins et amis se sont précipités pour les aider. Ceux-ci ont été dépêchés à l’Hôtel-Dieu de Lévis où un comité de médecins, d’infirmières et de spécialistes les attendaient afin de les évaluer, puis de les transférer dans les établissements où ils recevraient les soins reliés à leur état.
Après de longues semaines passées à l’hôpital de l’Enfant-Jésus de Québec ou à Sainte-Justine, selon le cas, tous ces blessés sont tous de retour à la maison et n’ont que de bons mots pour le personnel médical de ces deux centres hospitaliers. «Ils ont fait preuve d’un grand professionnalisme et de compassion à notre égard. Ils étaient là pour répondre à nos questions et nous appuyer», signale Simon Aubin.
Messages d’encouragement
Les membres des quatre familles tiennent à remercier toute la population de Lac-Etchemin et des alentours pour les messages d’appui qui leur ont été livrés depuis le drame du 15 août. Cela sans oublier les nombreuses initiatives, issues du milieu, afin de leur venir en aide. Que ce soit à Québec ou Montréal, des tonnes de mets préparés leur ont été acheminées en collaboration avec Marie-Catherine Boulanger et Maryse Ahern de Saint-Eustache. Des collectes de fonds ont aussi été organisées.
S’ils ne souhaitent oublier personne, ils ont tenu à souligner les initiatives lancées par Benoit Leclerc du Dépanneur chez Ben, par le personnel du Centre de santé des Etchemins, par les Chevaliers de Colomb et la Caisse Desjardins des Etchemins, par le marché Metro de Lac-Etchemin ou encore par les coiffeuses Véronique Mercier et Mireille Drouin de Lac-Etchemin. Des gens se sont offerts pour garder leurs enfants, d’autres ont entièrement repeint la maison de Simon Aubin et Marie Michaud lors de leur séjour prolongé à Sainte-Justine.
«Outre les dons en argent et en nourriture, beaucoup de gens ont prié pour nous, payé des messes et acheminé des mots d’encouragement. Cela nous a fait chaud au cœur. On se sent privilégiés de vivre en région, car ce n’est pas en ville que l’on verrait un tel élan de générosité», conclut Raymond Michaud.
Tout s’est passé très vite
L’effondrement du patio situé derrière la résidence de Daniel Vaillancourt et Isabelle Michaud, d’une hauteur de quatre pieds et demie, n’a duré que cinq ou six secondes.
Une quinzaine des 42 personnes présentes à la fête familiale se trouvaient sur cette galerie, dont les cinq mères affairées à préparer le souper à être servi aux enfants. Cet événement visait à souligner l’anniversaire de trois des petits-enfants, Thomas, Maxime et Emma, qui sont nés un 14 août, ce qui assez rare.
On y trouvait un deuxième patio, avoisinant la piscine, ainsi qu’une passerelle reliant les deux installations. «C’était la section de notre cour arrière la moins utilisée. On y mettait le BBQ et c’est là que nous préparions tous nos repas extérieurs. Les enfants ne s’y trouvaient jamais en temps normal», signale avec tristesse Isabelle Michaud.
Cette galerie a été rénovée il y a quelques années, mais pas la base qui était peu visible et, par conséquent, difficile à évaluer. «On n’a rien vu venir. Un premier poteau a éclaté à la base, entraînant le reste du patio dans sa chute», enchaîne Daniel Vaillancourt qui dans les jours suivant la tragédie, recevait un appui de voisins ainsi que de nombreux bénévoles qui ont vu à la démolition définitive. SL