Desjardins fermera ses centres de service d’Honfleur et Saint-Lazare
ÉCONOMIE. La Caisse Desjardins du Cœur de Bellechasse fermera ses centres de services d’Honfleur et Saint-Lazare et procédera, par la même occasion, au retrait des guichets automatiques s’y trouvant le 5 février prochain.
Cette décision s’appuie sur l’évolution des comportements financiers des membres indique l’institution financière par voie de communiqué. Les nouvelles habitudes de consommation ont pour conséquence de réduire considérablement l’achalandage au comptoir, engendrant ainsi une insuffisance de transactions pour assurer le maintien des centres de services concernés.
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Selon les observations de la caisse, à Honfleur, seulement 22 membres fréquentent exclusivement les services courants du centre de services. Le Centre de services de Saint-Lazare dénombre 85 utilisateurs exclusifs. La tendance est aussi à la baisse relativement aux opérations effectuées aux guichets automatiques de ces deux établissements, qui subissent depuis les cinq dernières années une diminution marquée de leur utilisation.
Deux centres de services sont aussi accessibles à moins de 10 km de Saint-Lazare ou d’Honfleur, soit ceux de Saint-Anselme et de Sainte-Claire. La dynamique commerciale causée par cette proximité et les habitudes de déplacement des membres vers ces pôles de consommation sont également des facteurs qui ont influencé la décision fait-on valoir.
Les membres du conseil d’administration de la caisse précisent toutefois que des mesures atténuantes seront mises en place et souhaitent qu’elles servent les membres touchés par ces changements.
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Une tragédie à Saint-Lazare
La perte des services de Desjardins à Saint-Lazare a été reçue froidement par le maire de la municipalité, Martin J. Côté, qui avait appris la nouvelle mercredi. «On savait que quelque chose s’en venait mais pas de cette ampleur. Perdre les deux services en même temps, le comptoir et le guichet automatique, on l’avait pas vu venir.»
M. Côté est surpris de la décision, surtout que sa municipalité connait un bel essor actuellement. «On a de gros projets de développement domiciliaire, on agrandit notre parc industriel, on bûche comme des malades pour que ça progresse et cela nous arrive. Je n’ai qu’un mot en tête, déception.»
Il aurait aimé être consulté à la fois comme membre et décideur. «On nous avait demandé notre avis l’an dernier sur les heures d’ouverture et cela nous avait plu. Ici, ce ne fut pas la cas.»
Déception à Honfleur
La décision de fermer complètement le centre de services d’Honfleur est loin de plaire au maire Marcel Blais qui, dans un passé pas si lointain, a été aux premières loges de la création de la Caisse de Saint-Anselme-Honfleur puis de la Caisse des rivières Boyer et Etchemin en 1999. Il était président du conseil d’administration à ce moment.
M. Blais dit déplorer la vitesse de cette annonce et surtout le fait que sa municipalité, tout comme sa voisine de Saint-Lazare, perde les deux services à la fois. «Cela fait un an que les dirigeants de la caisse nous disent que des coupures s’en viennent. On savait que ça s’en venait, mais pas de cette ampleur. S’ils avaient fermé l’un des deux services, on aurait pu comprendre, mais les deux, ce n’est pas acceptable. Il n’y a même pas place à négociation, leur décision étant déjà prise», se désole-t-il.
Le maire ajoute que la municipalité aurait été prête à faire certains aménagements pour accommoder l’institution financière. «On voit que le sentiment d’appartenance de Desjardins envers nos petits milieux n’est plus là. L’an dernier, ils avaient installé un guichet automatique neuf. Ils auraient au moins pu nous laisser ça.»
M. Blais est convaincu que cette décision sera plus néfaste qu’on le pense pour Desjardins qui pourrait perdre plusieurs clients dans le secteur. «Bien des gens faisaient confiance à Desjardins quand venait le temps de renouveler leurs services financiers. Ceux-ci ne regardaient pas ailleurs, mais là je pense qu’ils vont négocier de plus en plus. C’est certain que personnellement, c’est quelque chose que je n’écarte pas.»
Ce dernier rappelle que le comptoir de services d’Honfleur était ouvert huit heures par semaine. «Ça accommodait bien du monde. Ce n’est certainement pas cela qui leur coûtait le plus cher.»
(Avec la collaboration de Serge Lamontagne)