Desserte médicale dans Bellechasse: le médecin choisit Saint-Henri

SANTÉ. Le médecin accordé au territoire de la MRC de Bellechasse lors du dévoilement du plus récent plan régional de déploiement des effectifs médicaux (PREM) a fait son choix, il ira pratiquer à Saint-Henri.

Si la réponse transmise mardi dernier au Comité de la santé et des services sociaux de la MRC de Bellechasse a rassuré certaines personnes, d’autres l’ont accueilli avec une certaine déception car les besoins sont criants, particulièrement à Saint-Charles, Saint-Michel et Saint-Raphaël où les milieux s’affichent ouvertment. Le président du comité santé de la MRC, Jean-Paul Lacroix, a des sentiments partagés. «Dans le processus, à partir du moment où Bellechasse recevait un nouveau facturant, nous savions que celui-ci pouvait choisir l’endroit où il souhaitait œuvrer. Le choix n’est pas celui que nous préconisions, mais la bonne nouvelle est qu’il pratiquera dans Bellechasse».

Le maire de Saint-Charles, Dominic Roy, souhaite depuis un certain temps pouvoir compter sur des effectifs additionnels dans sa localité et n’a pas caché sa déception. «On est très déçu de la décision du médecin. On est bien conscient que c’est un travailleur autonome. Nous pensions qu’avec toutes les démarches faites par plusieurs intervenants que Saint-Charles pourrait le recevoir. Faudra probablement s’y prendre autrement pour avoir de l’aide pour notre médecin actuel.»

Les solutions?

Visiblement inquiet, M. Roy estime que le territoire devrait peut-être être divisé puisqu’il présente plusieurs disparités en termes d’offre de service. «Le docteur Falardeau en a plein les bras et le docteur Létourneau, qui visite les résidences de personnes âgées, doit quitter à la fin de l’été. On devra peut-être considérer l’axe 277 comme une entité distincte et que les axes 279 et 281 en soient un autre en matière de santé. Lorsqu’il y aura des annonces dans le futur, ça pourrait simplifier les choses. On va tout de même continuer nos démarches», a-t-il laissé entendre.

L’alternative réside possiblement sur une extension du GMF de Bellechasse, qui œuvre sur les territoires de Sainte-Claire et Saint-Charles selon M. Lacroix. «Peut-être que la mise sur pied de points de service additionnels sera la solution. On sait que les nouveaux médecins ne souhaitent pas pratiquer en solo. Ils veulent travailler au sein d’une équipe. Leur formation est multidisciplinaire. Cette solution est possiblement la meilleure», selon lui.

M. Lacroix indique que la venue d’un nouveau médecin sur un territoire peut être synonyme de danger selon son expérience, surtout s’il s’y présente à titre individuel. «Un nouveau médecin choisirait, par exemple, de s’établir à Saint-Raphaël, il y a toujours le risque que l’on recommence ce qu’on a vécu à Saint-Michel avec le départ de deux médecins. Un moment donné dans sa carrière, il pourrait choisir de quitter pour diverses raisons. Dans un GMF, il y a un nombre critique de médecins et de professionnels. Tout le partage professionnel et l’entraide qui existe dans une structure du genre ne sont pas négligeables.»

Il anticipe toutefois de meilleurs jours pour les services de santé dans la région, citant en exemple la situation qui se stabilise à la coopérative de santé à Saint-Damien et la consolidation de certains services déjà existants. «Notre comité a retenu l’urgence de voir comment mieux structurer la desserte médicale sur la 279 et la 281. L’axe 277 peut déjà compter sur un nombre intéressant de médecins. La Coop de santé à Saint-Damien peut aussi enfin espérer de meilleurs jours», a-t-il conclu.