Dossier logement: de plus en plus de bris et de saleté

IMMOBILIER. Alyre Fillion et Daniel Chatigny sont des partenaires d’affaires depuis longtemps. Ils font partie des victimes de locataires peu commande dans Bellechasse au cours des dernières années

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Les deux hommes d’affaires sont propriétaires d’une vingtaine d’unités d’appartements pouvant accueillir une soixantaine de personnes dans le secteur de Saint-Anselme.  «J’ai acheté mon premier bloc en 1995. Ce n’était pas ça du tout au début. On ne se cassait pas la tête pour le paiement, l’entretien à faire était la normale, quelques réparations mineures. Aujourd’hui, ce n’est plus la même chose.»

Ils avaient des anecdotes plutôt particulières à partager sur certains des épisodes vécus au cours des dernières années. «L’une de nos premières locataires doit quitter bientôt. C’est nous qui lui avons montré comment se servir d’une corde à linge et, à son départ, nous devrons investir environ de 6 000 à 8 000 $, armoires, salles de bain, portes et autres, c’est hallucinant. Le bloc a été rénové en 2012», indique Alyre Fillion.

«On vient d’investir plus d’un million de dollars sur un huit logements et plus de 600 000 $ sur cet autre bâtiment. Quand je vois le logement que je suis allé voir et que je regarde les réparations à faire, je constate qu’on ne fait pas d’argent avec ça, on paye pour travailler».

Il se questionne sur les méthodes utilisées pour bien intégrer certains immigrants. «Ils arrivent ici et la première chose qu’on leur enseigne, c’est leur droit. Ils connaissent les lois, leurs droits et se foutent du reste, c’est carrément ça. Nos droits à nous les propriétaires, ils ne les connaissent pas. On en a parlé à certaines organisations déjà. Plutôt que de faire le ménage dans leur appartement, ils déménagent.»

Les deux hommes estiment que les entreprises de recrutement sont peut-être une partie du problème. «Ils prennent n’importe qui et les amènent sans savoir qui sont vraiment ces gens-là. Certains ne seront jamais capables de se prendre en main. Nous avons loué à un immigrant il n’y a pas très longtemps. Il est entré le vendredi et le dimanche, nous le mettions à la porte. Il n’y avait pas encore de meubles dans l’appartement et déjà une quinzaine de Q-tips par terre dans la salle de bain. Je lui ai demandé de les ramasser et il m’a répondu que ce n’était pas à lui de faire ça.  Il partait pour les jeter dans la toilette.»

Pour ajouter à leurs malheurs, ils indiquent avoir déjà perdu des locataires après avoir commencé à accepter des immigrants. «Une dame cirait les planchers deux à trois fois par année, ça indique sa personnalité. Elle arrivait chez elle et il y avait couramment des Q-tips dans la cage d’escalier, des papiers, du courrier, n’importe quoi. Nous l’avons perdu», ajoute Alyre Fillion.

«Autant nous avons une crainte envers certains immigrants, autant, dans certains cas, ils n’osent pas signaler le problème puis celui-ci s’amplifie et devient difficile à gérer. Ils ont peur de nous dire ce qui se passe», précise Daniel Chatigny.

Des Québécois salauds, ça existe aussi.

Les deux propriétaires immobiliers ne s’en cachent pas. Ils ont aussi eu maille à partir avec des locataires québécois peu commodes et sont devenus sélectifs avec le temps. «Nous n’avons pas le choix, on ne peut plus se fier à personne. Nous avons chassé deux Québécois en février dernier. Nous avons dû réparer le logement pour 3 600 $, ils sont demeurés là à peine trois mois. Nous avons même découvert qu’une dame faisait l’élevage de souris dans son garde-manger pour pouvoir nourrir ses chats.»

Le duo a récemment eu recours au service d’un travailleur autonome pour remettre un logement en état. À un tarif plus que raisonnable, la facture est tout de même grimpée à près de 2 500 $ excluant le matériel. «Ce n’est pas pour rien que l’on dit que c’est une aventure maintenant l’immobilier. Fiscalement, on ne peut pas récupérer autre chose que le matériel pour la remise en état d’un logement, surtout si nous le faisons nous-mêmes.»

Ils espèrent tout de même que les choses s’amélioreront, car la tâche est devenue très lourde. «Ça devient une charge. Le temps que les réparations se fassent, on ne peut pas louer. On travaille déjà six jours par semaine pour monter quelque chose et lorsqu’on se fait briser, nous n’avons aucun recours, personne pour nous supporter et toujours le fardeau de la preuve. Est-ce qu’on s’endurcit ou on devient inconscient? difficile à dire. »