Dossier logement: éviter de généraliser

IMMOBILIER. Propriétaire de plusieurs unités de logements, le maire de Saint-Anselme, Michel Bonneau, dit connaitre et comprendre les propriétaires de logements vexés par la situation actuelle, mais estime qu’il faut éviter de généraliser.

À l’instar des autres propriétaires que nous avons rencontré, M. Bonneau estime que le non-respect et la malpropreté dans les logements ne sont pas exclusifs aux immigrants. «Il est arrivé dans le passé et possiblement encore aujourd’hui que certaines habitations soient aux prises avec des punaises de lit par exemple. Mais attention, ce n’est pas exclusif aux immigrants un problème comme celui-là. Présentement à Cuba, ils doivent composer avec ce genre de problème et combien de personnes de la région vont à Cuba à ce temps-ci», offre-t-il comme argument.

Selon lui, le fait d’avoir des immigrants a amené une certaine clientèle. On ne doit toutefois pas classer tous les immigrants dans le même pot. «Premièrement parce que ce serait méchant et deuxièmement parce que ce n’est pas vrai. J’ai déjà eu une mésaventure avec des immigrants, mais aussi avec des Québécois. Ce n’est qu’une expérience parmi tant d’autres et pas en raison du fait que la personne est immigrante ou non. Ces locataires sont seulement malpropres et pas en raison de leur origine».

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Selon Michel Bonneau, le bien d’autrui n’a pas la même valeur pour certaines cultures. «Si tu as affaire à un Rwandais ou un Congolais, ils ont une façon de traiter leurs biens similaires à la nôtre. Pour d’autres origines, c’est plus difficile. C’est dans leurs coutumes. Ils ne vivent pas dans les mêmes conditions. Il m’est arrivé d’avoir affaire à un immigrant qui n’a jamais eu à entretenir un bien parce qu’il n’en a jamais eu, il ne sait pas quoi faire avec. Certains s’entassent davantage que d’autres et ce fut un problème au début. Certains sont capables de vivre dans une certaine proximité, ce que nous, nous n’avons pas».

C’est pour cette raison que louer à des immigrants n’est pas plus difficile, sauf c’est une autre aventure que de louer à des Québécois selon lui. «Il y a des cultures qui ont beaucoup moins de fierté que d’autres, c’est aussi dans la façon que l’on signe le bail, il faut se raffiner dans nos exigences comme propriétaires dans certains cas».

Michel Bonneau confirme avoir déjà eu des échos d’irritants vécus par des propriétaires de logements à Saint-Anselme. Ce n’est toutefois pas à la municipalité de les prendre en charge selon lui.  «Une fois ici, les personnes immigrantes ont les mêmes services que les autres citoyens.».

Les employeurs qui ont recours à une main d’œuvre immigrante doivent non seulement assumer une responsabilité d’intégration à leur usine, mais aussi une responsabilité civile selon le maire Bonneau. «Ce sont à eux d’aider, financièrement ou autres, les organisations qui parrainent des immigrants chez-nous. En contrepartie, ces organisations devront les assister autrement que par leur indiquer où se trouve tel ou tel service. Ils devront leur apprendre à s’impliquer convenablement et certains ne l’ont pas naturellement.»

Il estime en terminant qu’il n’y a pas de fléau relié à l’immigration à Saint-Anselme ou ailleurs dans la région, au contraire. «Personne n’a peur des immigrants chez nous. Ils sont très gentils et très cordiaux. Les comités locaux d’immigration auront un rôle important à jouer. Ces organismes ne doivent toutefois pas déborder de leur mission première, car lorsqu’ils le font, ils font des erreurs. Ces gens-là ont des repères lorsqu’ils sont dans leur milieu d’origine, mais une fois ici, c’est un autre contexte.»