En agriculture, le succès passe par la polyvalence pour les Nadeau-Morissette

S’établir en agriculture, en 2010, représente tout un défi. Ce défi, Stéphanie Morissette, 22 ans, et Vincent Nadeau-Morissette, 24 ans, de Buckland, tentent de le relever, depuis cinq ans, en misant sur la polyvalence.

«Au départ, moyennant un investissement d’un moins de 2 000 $ nous avons fait l’achat d’un bouc et de deux chrèvres Boer pure race qu’on a pu installer dans la grange prêtée par mon grand-père Roger Nadeau, qui se chargea durant quelques années de nourrir le cheptel avec l’aide de mon cousin, Antoine Aubin Nadeau» explique Vincent qui tient aussi à souligner la contribution de Françis Morissette et Alexandra Labrecque dans le fonctionnement de leur entreprise agricole qui après avoir grossi son troupeau à une trentaine de femelles reproductrices par l’entreprise de nouvelles acquisitions et des mises bas de ses femelles a connu au cours des derniers mois une phase de diversification de ses activités.

Notre participation à Expo-Québec depuis 2008 et à celle de Saint-Pascal-de Kamouraska , en 2010, nous a permis de développer la réputation de notre entreprise d’élevage de chèvres de boucherie pur-sang, mais comme cela ne suffisait pas à écouler tous les chevreaux de notre cheptel, nous avons donc tenté de commercialiser leur viande en quartiers.   «Les gens ne connaissant pas les techniques de cuisson de la viande de chevreau cela s’est toutefois avéré difficile» explique Vincent Nadeau, qui a décroché en 2009 un diplôme en génie agro-environnemental de l’Université Laval. (Stéphanie poursuit quant à elle ses études à l’UQAR, campus de Lévis où elle prévoit obtenir son bac en enseignement primaire, en 2011.)  

«Nous avons donc décidé à la fin de 2009 de transformer toutes les carcasses en terrine et en saucisses, un produit qui trouvait facilement preneur, comme j’avais pu le constater avec les saucisses fabriquées avec la viande hachée obtenue des parties moins intéressantes des carcasses de chevreaux vendues en quartiers» explique Vincent qui a pu compter sur l’aide de Michel Droin et Marie-Hélène Le Guennec, les propriétaires de la fabrique de terrines arborant la marque de commerce Détour en France de Lac-Etchemin pour mettre au point les recettes de terrines dont le tandem Droin/Le Guennec assure désormais la production.

Entre l’automne 2009 et février 2010, deux terrines, une première  aux noix de Grenoble et une deux deuxième aux raisins et au cognac, qui sont actuellement mis en vente dans huit boutiques dont la halte routière de Bellechasse à Saint-Michel, la Fromagerie Bellechasse de Saint-Vallier et La Fournée des artisans de Sainte-Claire ainsi qu’à la Fromagerie Fleurie et au kiosque de la Fromagerie de Buckland au Marché Jean-Talon de Montréal, ont ainsi été mise au point.  Fabriquées à l’abattoir Bolduc de Buckland dans trois saveurs différentes soit nature, fines herbes et italienne, les saucisses connaissent, quant à elle, une telle popularité que les Nadeau-Morissette doivent présentement acheter des chevreaux de boucherie pour répondre à la demande. 

Fort du succès obtenu tant avec ses terrines qu’avec ses saucisses, le couple de jeunes producteurs projette construire en 2011 une grange d’une capacité de 120 chèvres et continuer de développer le marché pour ses terrines et ses saucisses qu’il souhaite notamment voir mettre au menu de la station touristique du Massif du Sud au moins une fois par semaine durant la saison de ski.

Plutôt que d’obtenir à l’encan un prix dérisoire d’environ 2 $ la livre pour leurs chevreaux vendus, les Nadeau-Morissette ont donc décidé de s’investir en collaboration avec les partenaires mentionnés plus haut dans la transformation et la commercialisation de leur viande caprine, ce qui exige évidemment des efforts additionnels, mais qui ouvre des perspectives intéressantes d’avenir pour ces deux passionnés d’animaux qui mettent évidemment à contribution les moyens modernes de communication comme internet (fermenadeaumorissette.com) ou facebook pour faire connaître leurs produits.