Environek s’entend avec la MRC de Bellechasse
ENVIRONNEMENT. La MRC de Bellechasse et l’entreprise Environek de Saint-Malachie ont récemment ratifié une entente relativement au tri et à la récupération des différentes tubulures d’érablières.
Cette entente vise à créer, à développer et à solidifier l’économie sociale de la MRC mais permettra aussi d’économiser sur les coûts et augmenter la durée de vie du lieu d’enfouissement situé à Armagh. Pour Environek, une division du Groupe Aptas, la nouvelle vient officialiser une démarche qui existait déjà, mais en partie.
«Les acériculteurs de Bellechasse peuvent, depuis juillet dernier, venir nous porter leurs tubulures usées. En plus d’une contribution à l’environnement par une action responsable, ils peuvent, selon des critères précis, recevoir un montant d’argent selon le poids. Au lieu de la bruler ou d’encombrer un centre d’enfouissement», mentionne le directeur général du Groupe Aptas, Lionel Bisson. «L’entente n’était pas formelle. Ils ont récemment pris la décision de ne plus enfouir la tubulure, mais plutôt de la diriger chez nous, ce qui n’était pas le cas avant.»
Des discussions et des essais ont été réalisés l’an dernier. L’entente vient préciser mode de fonctionnement et les tarifs applicables entre les deux entités, mentionne Vincent Beaudoin, chargé de projet en sensibilisation en gestion de matières résiduelles à la MRC de Bellechasse. «Si des entreprises dans le domaine ont des matières du genre, elles peuvent encore transiger au lieu d’enfouissement ou directement chez Environek. Ultimement, on viendra peut-être à développer un mode de fonctionnement qui permettra aux acériculteurs d’avoir accès à plusieurs points de service ou à une collecte ponctuelle.»
La tubulure n’est pas tellement suivie en termes de tonnage, ajoute M. Beaudoin, mais les bénéfices environnementaux sont évidents selon lui. «Des gens la recyclent, mais d’autres la brûlent encore dans le fond de leur érablière. On pense qu’étape par étape, on réussira à diminuer l’enfouissement et en recycler beaucoup avec le temps.»
Un produit prometteur
Une fois transformée, la marchandise est vendue à 100 % à des clients d’un peu partout. Nous avons un client dans Bellechasse, mais aussi de nouveaux marchés dans la région de Montréal et en Ontario. La plupart fabriquent des produits non alimentaires. Ce sont des fabricants de drain agricole, d’objet en plastique ou autres», ajoute Lionel Bisson. «Pour l’ensemble de la tubulure qui entre, c’est augmentation de 39 % par rapport à l’an dernier. On va traiter quelque 500 tonnes cette année pour environ 20% de toute la tubulure usagée au Québec, c’est excellent.»
Le fait que la tubulure peut être récupérée est toujours méconnu chez les acériculteurs selon Vincent Beaudoin. «Le fait de jeter de la matière sera toujours la chose qui nous coûtera le plus cher collectivement. On veut responsabiliser les gens sur le sujet et leur rappeler qu’ils peuvent même faire de l’argent en procédant de telle manière.»
D’autres municipalités et MRC s’intéressent au modèle, ajoute M. Bisson. «On a reçu beaucoup d’appels au cours des dernières semaines, car la nouvelle a commencé à être diffusée. À titre d’exemple, la municipalité de La Guadeloupe a choisi d’aller de l’avant et d’installer un conteneur spécifiquement pour la tubulure et nous l’amener à Saint-Malachie le moment venu. Nous avons aussi des discussions avec la MRC de Montmagny, la Ville de Granby et des localités des Laurentides.»
M. Bisson croit que la démarche pourrait avoir un effet boule de neige sur le milieu. «Je m’attends à ce que l’on puisse atteindre le 1 000 tonnes de matières traitées en 2020. La hausse peut être très rapide, car les acériculteurs eux-mêmes sont de plus en plus conscientisés et les municipalités et les régies responsables ont maintenant des plans de gestion des matières résiduelles et des écocentres.» Le nombre d’employés à Saint-Malachie a d’ailleurs plus que doublé au cours de la dernière année passant de 6 à 15 personnes à temps plein.
M. Bisson indique que l’entreprise étudie actuellement l’évolution de sa production ce qui pourrait amener un agrandissement des installations à Saint-Malachie. «La surface que l’on a répond à nos besoins actuels, mais plus on s’approchera d’un certain seul de production, plus nous aurons besoin d’une surface plus grande et de nouveaux équipements. Nous sommes d’ailleurs à étudier ces possibilités.»