Éric Fillion, un synonyme de réussite

SAINTE-JUSTINE. Éric Fillion, originaire de Saint-Cyprien, est devenu la deuxième personnalité ayant fréquenté l’École des Appalaches de Sainte-Justine à voir sa réussite personnelle être reconnue par l’établissement le 27 novembre dernier. L’athlète Julie Labonté de Sainte-Justine a été la première à recevoir cet honneur en juin dernier.

Maintenant enseignant-titulaire en chimie et chercheur à l’Université de Waterloo à l’ouest de Toronto, Éric Fillion a maintenant une plaque qui lui est dédiée et qui fera partie d’une mosaïque illustrant la réussite bien en évidence dans l’école.

Enseignant depuis l’an 2000 et marié à une chimiste d’origine slovaque, celui qui aura 48 ans le 19 décembre prochain a quitté Saint-Cyprien à l’âge de 17 ans. Il a naturellement fait une partie de ses études dans la région, dont son primaire à Saint-Cyprien et a fréquenté la Polyvalente des Appalaches de Sainte-Justine pendant 5 ans pour terminer en 1985. Son parcours l’a amené à fréquenter les universités de Sherbrooke, de Montréal, de Toronto et d’Irvine en Californie. «Ce n’est pas une carrière où les débouchés sont nombreux alors on a souvent à s’exiler».

Éric Fillion s’est dit surpris de la distinction. «J’ai eu plusieurs prix dans ma carrière, mais de la région c’est une première.».

«Ce n’est pas tellement sexy la science», convient le principal intéressé qui juge d’autant plus méritoire le fait d’être honoré. «Dans le sport, tu vois les résultats immédiatement après un match de hockey ou autre. En science, ce n’est pas aussi facile de mesurer la contribution de quelqu’un alors ça fait plaisir.»

Il estime en outre avoir atteint la plupart de ses objectifs de carrière. «Je voulais devenir professeur-titulaire. Maintenant, il n’y a pas de limites en termes de recherche. Avec les étudiants au doctorat, le genre de chimie que l’on fait vise à développer des méthodes pour développer des médicaments, interagir avec les protéines ou autre.»

Voyager demeure la partie la plus intéressante de son travail convient-il. «Être invité pour donner des conférences, parler de chimie ou autre est intéressant. J’ai visité une douzaine de pays jusqu’à maintenant. J’ai voyagé en République Tchèque, en Allemagne, en Pologne, en Hongrie au Japon, en Chine et naturellement au Canada et aux États-Unis entre autres».

Fasciné par la science en bas âge

Éric Fillion s’estime chanceux d’avoir pu compter sur l’appui de sa famille dans son cheminement. «Mes parents n’ont pas eu la chance de se faire instruire, mais m’ont donné cette chance. Ils m’ont toujours encouragé, mais pas poussé, c’était un choix personnel».

On a rapidement découvert chez lui un intérêt marqué pour la sphère scientifique. Il ne s’en cache pas, il aimait l’école contrairement à la plupart des jeunes de son âge en plus d’être curieux relativement au fonctionnement de certaines choses. «J’étais assez bon en science au secondaire et beaucoup aimé les cours de chimie et de physique. Une de mes tantes m’avait donné un kit de chimie alors que j’étais en 3e ou 4e année. J’ai joué avec ça pendant des mois, jusqu’à que j’aie épuisé tous les produits inclus dans le jeu. La collection «Comment ça marche» m’intéressait beaucoup aussi et comme des amis à moi l’avaient aussi alors ça m’a permis de tisser des liens. J’ai déjà fait sauter les «breakers» chez mes parents en tentant diverses expériences».

Les avancées technologiques piquaient sa curiosité et même certaines bandes dessinées. «Mes tantes m’apportaient souvent des livres de Tintin que j’aimais parce qu’il voyageait beaucoup et il y avait régulièrement un aspect scientifique aux histoires. Je relis mes albums chaque année, même à mon âge. J’étais friand de science-fiction aussi alors «La Planète des singes» et «Cosmos 99» étaient parmi mes émissions préférées à l’époque. Je me souviens aussi m’être déjà levé tôt pour regarder le décollage de la navette spatiale de Cap Canaveral en Floride. Je voulais être sûr de ne rien manquer du départ, ça me fascinait».

Fier de ses racines

Éric Fillion revient régulièrement à Saint-Cyprien malgré la dizaine d’heures de route qui séparent son village natal de son lieu de résidence. Il n’écarte pas un retour aux sources dans le futur. «Même si je suis à l’extérieur, je n’ai jamais renié d’où je viens. J’ai encore mon accent pour le prouver. J’aurais aimé acheter un terrain boisé à Saint-Cyprien l’an dernier sauf qu’il faut que tu sois maintenant résident. J’ai présenté mon offre d’achat deux semaines après l’entrée en vigueur de la loi. Comme je souhaite acquérir une terre un jour, je n’aurai peut-être pas le choix de revenir m’y établir, on ne sait jamais».