Fermeture de Baldor : une triste nouvelle pour Yvon Fortier
AFFAIRES. L’annonce de la fermeture de l’usine Baldor Sainte-Claire suscite, il va sans dire, de nombreuses réactions dans cette localité et ailleurs dans Bellechasse.
Président et propriétaire de la Fonderie industrielle Laforo, entreprise qui a vu le jour en 1975, Yvon Fortier a qualifié de triste la fermeture de l’usine qu’il avait fondée en 1964 et qui, jusqu’en 2008, était connue sous l’appellation Poulies Maska. «Quand on a vendu en 2008, l’entreprise allait très bien. Je ne peux en dire plus, car ce n’est plus moi qui la gérais depuis ce temps», a-t-il indiqué.
M. Fortier a rencontré ses quelque 75 employés, mercredi, afin de discuter de la situation et de les rassurer quant à l’avenir de l’entreprise.
«C’est toujours ennuyeux de perdre un client comme Baldor ou d’autres. Nous avons toutefois d’autres clients à desservir partout au Québec et nous allons continuer à le faire.»
Douche froide
Représentant national d’Unifor, syndicat qui représente les 90 employés d’usine, François Gignac souligne qu’il était loin de s’attendre à cette nouvelle lorsque la direction d’ABB l’a rencontré, mardi, en compagnie des autres membres du comité syndical.
M. Gignac s’est dit sceptique quant aux raisons avancées pour expliquer cette cessation des opérations, ajoutant que l’usine était performante et rentable. «Je pense que celles-ci sont plus d’ordre économique. Les actionnaires souhaitaient concentrer leurs activités à leurs deux usines de Caroline-du-Nord, afin que celles-ci soient plus rentables», a-t-il mentionné.
Le représentant syndical déplore aussi le fait que les dirigeants d’ABB aient attendu à la dernière minute afin de leur annoncer la nouvelle. «On se retrouve devant un fait accompli et il n’y a pas grand-chose que l’on puisse faire. Si on l’avait su à l’avance, c’est certain que nous aurions pu nous pencher sur des pistes de solutions plus facilitantes pour nos membres et qui auraient pu permettre une relance de l’entreprise, dans le meilleur des scénarios», poursuit-il.
Au cours des prochaines semaines, M. Gignac entend multiplier les rencontres avec les dirigeants de l’usine afin de s’assurer que le plan de reclassement mis en place soit bien suivi et que les éléments inclus dans la convention collective soient respectés. «Je veux représenter mes membres au meilleur de mes capacités. La perte de 140 emplois pour Sainte-Claire, ce n’est pas rien.»
Replacer les employés rapidement
Le dossier Baldor était à l’ordre du jour de la première rencontre du nouveau comité de développement local de Sainte-Claire, qui se tenait mardi soir, incidemment. Directeur général à la municipalité, Danny Fournier a souligné qu’un des membres du comité, André Saint-Hilaire d’Équipements et Industries Laliberté, avait déjà manifesté son intention d’approcher certains des employés concernés afin de combler la vingtaine de postes disponibles chez lui. «Plusieurs entreprises ont des besoins craints de main-d’œuvre spécialisée et il est à espérer qu’ils puissent y recruter du personnel qui saura répondre à leurs besoins», a-t-il précisé.
Tout comme les autres intervenants du milieu, le président de la Chambre de commerce Bellechasse-Etchemins, Yvon Laflamme, se désole lui aussi de cette décision, ajoutant que tous les efforts devront être mis afin de permettre aux employés concernés de se trouver rapidement un nouvel emploi dans la région. «Nous avons du personnel qualifié dans la région. Lorsque ABB a rapatrié les opérations de son usine du Mexique à Sainte-Claire en 2013, c’était signe que c’était un plus pour notre région. »