Frais des cartes de crédit: Blaney supporte les dépanneurs

POLITIQUE. Député fédéral de Bellechasse-Les Etchemins-Lévis et candidat à la direction du parti conservateur du Canada, Steven Blaney demande au gouvernement Trudeau d’encadrer les taux d’utilisation des cartes de crédit Visa et Mastercard.

Selon lui, les taux actuels étouffent les petits commerçants et les freinent dans leur développement. «Les sommes perdues présentement pourraient être réinvesties dans le service à la clientèle, l’ajout de nouveaux produits et l’embauche de nouveaux employés».

M. Blaney ajoute que des PME, épiceries et autres entreprises sont confrontées avec cette situation. Il veut poursuivre dans la direction prise par son parti dans le passé. «Dans le budget de 2014, nous avions fait les premiers pas pour règlementer la chose et c’était sur une base volontaire. Nous souhaitions voir comment allait se comporter le marché et manifestement il y a encore des correctifs à apporter.»

L’Association des marchands dépanneurs et épiciers du Québec (AMDEQ) pilote ce dossier depuis quelques années déjà.  Son directeur général, Yves Servais, espère que la sortie de M. Blaney aura un effet positif et permettra à d’autres députés fédéraux d’appuyer la démarche. «Des pays comme l’Australie et l’Angleterre ont abaissé leur taux à des niveaux variant de 0,3 à 0,5 %. Les libéraux fédéraux avaient milité en faveur d’une réduction des taux lorsqu’ils étaient dans l’opposition. Un projet de loi privé a été présenté par une députée libérale et on ne comprend pas pourquoi c’est aussi long».

Un poids lourd pour les détaillants

Le propriétaire du Dépanneur Pétro-Canada de Saint-Henri, Serge Léveillé, indique qu’il doit assumer un taux moyen de 2,10 % actuellement. «L’an dernier, j’ai dû débourser 140 000 $ pour les frais de cartes de crédit uniquement. Cette année, on se dirige vers les 160 000 $. Si le taux se situait aux environs d’un pourcent (1%), il est certain que je pourrais en faire plus ailleurs, surtout pour mes employés. C’est les patrons qui travaillent du matin au soir dans bien des cas pour assurer une rentabilité».

M. Léveillé indique que la Société des Alcools du Québec (SAQ) a d’ailleurs elle aussi entrepris ce virage. «On nous exige de ne plus payer par cartes de crédit à compter du 9 janvier prochain, car eux aussi veulent une meilleure rentabilité. Ça ne fait pas notre affaire, loin de là, mais c’est aussi un peu en lien avec notre message. Wal-Mart a boycotté une compagnie pour faire valoir son point de vue et leur taux n’est pas à la hauteur des petites entreprises».