Inquiétudes chez les agents de la faune
CHASSE ET PÊCHE. Le Syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec (SFPQ) et le Syndicat des agents de protection de la faune du Québec (SAPFQ) s’inquiètent devant la suppression possible de postes dans la protection de la faune.
Les deux syndicats mettent en garde le gouvernement libéral sur les conséquences des suppressions de postes annoncées au ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs (MFFP). Non seulement ces pertes d’emplois auront un impact sur la capacité de surveiller les activités de chasse, de pêche et de protection de la faune, soulignent-ils, mais cela constitue une menace pour toute l’industrie de la chasse et de la pêche qui engendre près de deux milliards de dollars en retombées économiques annuellement et représente près de 14 000 emplois, principalement en régions éloignées.
Dans leurs communications aux employés, les gestionnaires du MFFP avoueraient que la hauteur des compressions demandées par le gouvernement et l’absence de marge de manœuvre dans le ministère expliqueraient ces suppressions de postes.
L’exemple de Saint-Camille
Les suppressions annoncées envoient le signal que la présence d’agents sur le terrain pourrait encore diminuer, ce qui pourrait engendrer une hausse du braconnage en forêt. Selon les syndicats, il y a 16 agents de la faune en Chaudière-Appalaches aujourd’hui et au moins un poste sera supprimé dans la région de Thetford Mines, même si plusieurs postes étaient déjà à combler.
Le président du Syndicat des agents de la faune, Paul Legault, se souvient des compressions effectuées il y a quelques années. « On avait deux fois plus d’effectifs dans les années 90 comparativement à aujourd’hui. Ils ont commencé avec des coupures sur des territoires de chasse naturels pour concentrer les effectifs dans de plus grands bureaux. Il y a moins de plaintes à S.O.S. Braconnage. Les gens se découragent d’attendre. »
M. Legault comprend mal, par exemple, que le bureau des agents de la faune de Saint-Camille ait été sacrifié pour relocaliser les effectifs du côté de Montmagny. « Il y a évidemment plus d’activités de chasse à Saint-Camille et aux alentours qu’à Montmagny. On s’était opposé à ça dans le passé. » La municipalité de Saint-Camille avait fait des démarches auprès du ministère à cette époque en espérant conserver le service sur son territoire, mais en vain fait valoir la directrice générale, Nicole Mathieu.
« On avait acheminé plusieurs correspondances au ministère. Le conseil municipal estimait que la région constituait un plus grand territoire de chasse que bien des endroits où des bureaux avaient été maintenus. » Développement industriel Saint-Camille (DISC) avait procédé à une réfection des anciens locaux de la Sûreté du Québec pour y accueillir les agents de la faune. Ceux-ci y sont restés jusqu’à la fin de 2011.
M. Legault estime que le gouvernement du Québec fait fausse route, surtout pour faire respecter les lois en vigueur. « Avec les permis de chasse et de pêche, le gouvernement va chercher des revenus. On ne s’assure même plus de la légalité des gens » déplore-t-il.