Intégration des travailleurs issus de l’immigration: une priorité pour Sébastien Bourget
SAINT-DAMIEN. Depuis l’arrivée des premiers travailleurs étrangers du côté de Saint-Anselme il y a quelques années, notamment chez Exceldor, la venue de travailleurs issus de l’immigration représente une planche de salut pour plusieurs entreprises et régions comme Bellechasse et Les Etchemins.
Pour un, le maire de Saint-Damien, Sébastien Bourget, se dit convaincu que l’immigration représente une planche de salut non seulement pour sa localité, mais également pour l’ensemble de Bellechasse-Sud et les entreprises s’y trouvant et qui sont aux prises, comme partout ailleurs, avec une importante pénurie de main-d’œuvre.
« Je pense qu’on doit se tourner vers cela, c’est appelé à devenir un élément important de notre développement et de revitalisation. On le voit déjà dans nos écoles puisque de janvier à juin 2022, l’école primaire a accueilli dix élèves issus de l’immigration qui n’étaient pas là en début d’année scolaire », mentionne-t-il.
À cet égard, il rappelle que la venue de travailleurs issus de l’immigration et leur intégration dans le milieu sont l’affaire de tous. Si les propriétaires et dirigeants d’entreprises ont pour tâche de recruter ces travailleurs étrangers et de bien les intégrer dans leurs milieux de travail respectifs, il est non pas du ressort de ces derniers, mais plutôt de celui des municipalités et des organismes concernés, de faciliter leur intégration dans leurs nouveaux milieux de vie.
« L’idée n’est pas nécessairement de laisser aux entreprises le soin de s’occuper de leur intégration dans le milieu, car le samedi ou le soir, les responsables de ressources humaines et les patrons ne travaillent pas. Il faut donc que la municipalité ou un organisme s’implique dans l’intégration de ces gens », poursuit-il en donnant l’exemple d’Alpha Bellechasse ou encore de Résidences d’Accueil Bellechasse-Sud, organisme qui offre un service d’intégration, d’accueil et d’hébergement dans la Maison mère de Saint-Damien.
« Quand RABS a été créé, on sait que l’immigration faisait peur à certaines personnes, même si on se disait inclusifs. On a eu la chance, pendant de nombreuses années avec la congrégation religieuse, d’être en contact avec des sœurs venant de différents pays et à la couleur de peau différente, qui venaient passer les étés ici. C’était la congrégation, mais ce n’est pas la même chose quand tu croises des personnes d’autres pays à l’épicerie et en ce sens, RABS et la municipalité s’assurent que ces personnes s’intègrent bien dans la communauté et, surtout, que la communauté les accueille bien », poursuit-il en rappelant que l’expérience tentée lors du BBQ du maire de 2021, soit d’inviter ces nouveaux résidents à préparer des mets de leurs pays respectifs, avait été très positive.
Futurs logements pour les travailleurs immigrants
Le maire Bourget se réjouit, par ailleurs, de la venue prochaine, sur son territoire, d’un nouveau complexe de 24 logements (deux blocs de 12 unités chacun) sur la rue Père-Brousseau, dont les trois quarts seront réservés aux travailleurs immigrants et dont la construction devrait débuter en octobre prochain. Ce projet est piloté par l’Association Aide à l’Immigration (AAI) Canada, organisme basé à Trois-Rivières.
« On sait qu’ils vont conclure des ententes avec des entreprises du coin et nous, on a (avec eux) une entente très facilitante pour les terrains en question », indique le maire qui rappelle que les terrains visés, qui sont desservis par les services municipaux, sont disponibles pour la vente depuis la fin des années 1980, mais semblaient moins intéressants du fait que ceux-ci sont en pente.
« On sait qu’ils ont le financement et selon ce qu’ils nous ont dit, ils commenceraient à construire en octobre, pour une intégration en 2023 », poursuit-il en ajoutant que ce projet était complémentaire à celui des Résidences Bellechasse-Sud qui offriront 105 chambres pouvant accueillir 115 travailleurs étrangers dans la Maison mère de Saint-Damien.
« On souhaite que ces promoteurs et les Résidences d’Accueil Bellechasse-Sud se parlent et collaborent, car ces derniers ont développé une belle expertise pour l’accueil des travailleurs immigrants à Saint-Damien et dans l’ensemble de Bellechasse-Sud », précise-t-il en ajoutant que si les gens d’AAI Canada sont à Trois-Rivières, cela prendra quelqu’un, dans le milieu, pour répondre aux demandes et besoins des travailleurs qui habiteront dans les futurs appartements.
« Le fait de réserver 25 % des appartements à des locaux est un élément important pour nous, car on manque de logements pour nos personnes retraitées qui veulent quitter leurs maisons pour des plus petits espaces. Ce sera également bon pour l’acceptabilité sociale du projet », ajoute-il en rappelant qu’aucune implication financière de la municipalité n’a été nécessaire pour ce projet privé de plus de 5 M$ qui devrait rapporter 50 000 $ en taxes municipales chaque année, s’ils se réalise bien sûr.
« Si RABS vient combler un besoin avec des chambres, l’autre organisme arrive avec des appartements. C’est donc très positif pour Saint-Damien et notre population, d’autant plus que le départ de 120 religieuses représente, d’un coup, une diminution de 6 pour cent de notre population. Comment récupérer ces gens-là ? Ce n’est pas vrai de penser que ce sera uniquement avec des Québécois », insiste-t-il en ajoutant que derrière tout cela, il souhaitait que « ces gens s’intègrent et s’établissent en permanence chez nous. »
Mentionnons qu’outre les locaux des Résidences d’accueil Bellechasse-Sud et les futurs logements, au moins deux autres projets privés ont vu ou verront le jour à Saint-Damien, soit dans l’ancien restaurant L’Entre-Nous et à l’ancien Motel Patoine qui aurait été récemment acheté par des jeunes entrepreneurs locaux.
Positivisme pour RABS
Invité à commenter la venue de futurs logements pour travailleurs immigrants sur la rue Père-Brousseau, le directeur général des Résidences d’accueil Bellechasse-Sud, Marco Robidoux, dit se réjouir de la venue de telles unités, précisant toutefois en connaître peu sur le sujet, ayant appris l’existence de ce projet dans les journaux.
« Nous entendons discuter de la situation avec la municipalité avec qui nous avons déjà une très bonne collaboration. Il est important que toutes les organisations impliquées dans la question de l’intégration des travailleurs immigrants travaillent ensemble, c’est une force que nous avons », affirme-t-il en partageant l’avis du maire Bourget sur l’importance d’une intégration complète des travailleurs étrangers dans leur communauté d’accueil.
« En priorité, nous offrons un lieu d’hébergement, mais on prend le temps de leur montrer comment on vit au Québec et de leur partager nos valeurs. On les accompagne dans leurs démarches d’immigration et d’intégration, en collaboration avec Alpha Bellechasse qui fait de l’alphabétisation et des activités d’intégration comme nous. On les accueille et on les accompagne aussi dans toutes leurs démarches auprès des employeurs et au besoin, on les réfère directement à Alpha Bellechasse pour certains besoins en intégration qu’ils peuvent avoir », dit-il en terminant.