La C. S. Côte-du-Sud veut rentabiliser son parc immobilier

ÉDUCATION. La Commission scolaire Côte-du-Sud souhaite uniformiser les coûts qu’elle exige à ses partenaires pour l’utilisation de ses locaux et infrastructures.

La Maison de la Culture de Bellechasse, située dans le Collège de Saint-Damien, figure parmi les principales entités visées. «Actuellement, il n’y a pas de contrat, ils paient ce qu’ils peuvent. On veut négocier avec eux un taux fixe. On veut être capable de prévoir et j’imagine qu’eux aussi», explique le président de la commission scolaire, Alain Grenier.

Sans vouloir rentabiliser son parc immobilier, l’organisation avait adopté une résolution en ce sens en mars dernier souhaitant être équitable avec l’ensemble de ses partenaires. «Chaque fois que nous partageons des locaux avec des organismes communautaires ou les municipalités, nous sommes plutôt disparates dans nos façons de faire d’un milieu à l’autre. Nous n’avons pas les mêmes coûts, nous ne demandons pas les mêmes choses ni les mêmes contributions financières», explique M. Grenier.

Il illustre également la situation à Saint-Anselme où la localité utilise davantage des équipements de la commission scolaire, la piscine et les gymnases. «C’est un exemple parmi tant d’autres. Des municipalités paient davantage que Saint-Anselme pour certaines infrastructures. Nous sommes toujours à négocier avec eux».

Des frictions à prévoir

Alain Grenier se dit conscient que cette avenue risque de déplaire à plusieurs. Il maintient que la démarche a pour but d’être équitable envers ses partenaires. Les dirigeants de la Maison de la Culture de Bellechasse accueillent très mal la vision de la commission scolaire. «L’entente avec la commission scolaire date de 2002 et n’a jamais été renouvelée. On continue toutefois de fonctionner sur les mêmes principes et cela nous convient», indique le président du conseil d’administration de l’organisme, Pierre-André Forgues.

«Nous gérons la location de leurs locaux et ils ne le considèrent pas et là, ils veulent aussi nous charger pour des espaces que nous n’occupons même pas. Nous leur prêtons notre matériel numérique quand les écoles viennent. Ils assument les frais de techniciens uniquement. C’est prévu comme ça dans l’entente. La différence maintenant, c’est que les équipements sont à nous», ajoute M. Forgues.

À Saint-Anselme, le maire Michel Bonneau indique que les entités se prêtent régulièrement des locaux sans frais. Il s’inquiète de la pérennité de certaines activités avec cette nouvelle façon de faire. «Ce sera dorénavant difficile d’offrir des activités à un coût raisonnable. Pour Saint-Anselme uniquement, la commission scolaire souhaite venir chercher près de 60 000 $ annuellement. Pourtant, ces édifices sont des biens publics qui appartiennent à tout le monde».

Les coûts du Collège

Pierre-André Forgues espère obtenir des éclairages sur les coûts d’opération du Collège de Saint-Damien, propriété de la commission scolaire à 72 %, l’autre partie étant assumée par la résidence l’Oasis. Il estime que le litige actuel entre les deux entités doit être clarifié rapidement. «Il circule à la table des commissaires une information à l’effet que le Collège de Saint-Damien représente un fardeau énorme, ce qui est faux. Nous leur avons montré que ce n’était pas le cas. Ils n’ont pas été en mesure de contester nos conclusions».

Autant la commission scolaire Côte-du-Sud que la Maison de la Culture disent vouloir s’asseoir avec l’autre partie depuis longtemps. «Cela devait se faire sauf que le sujet des discussions a changé et a impliqué tous les utilisateurs du Collège», rappelle M. Forgues. Le président de la commission scolaire souhaite accélérer les choses. «Une entente est à convenir avec la Maison de la Culture de Bellechasse rapidement. Il se pourrait qu’en mars 2017, nous leur disions de ne pas prévoir d’activités à partir de juillet 2018. Ça fait deux ans qu’on en discute sauf qu’il y aura éventuellement une date», prévient M. Grenier.

La commission scolaire devait prendre position sur le sujet au cours des derniers jours, sauf que le sujet a été reporté à une prochaine rencontre des commissaires. Entretemps, l’organisation devra composer avec un locataire en moins à l’intérieur du Collège puisque les Frigos Pleins se sont portés acquéreur de l’édifice de la Caisse Desjardins à Saint-Lazare et devrait y déménager en mai prochain. «On ne la trouve pas drôle», indique Alain Grenier. «Nous sommes à la recherche de partenaires pour faire vivre le Collège. Quand la commission scolaire s’était portée acquéreur de l’immeuble, il y avait un esprit voulant qu’il faudrait que le plus de monde possible l’utilise. Avec le départ de l’APHB, c’est 21 000 $ que l’on a plus pour opérer et entretenir l’édifice. Au Rendez-Vous Bellechasse de la semaine dernière, tous s’entendaient pour dire que l’on devrait travailler ensemble sauf que là, on a l’exemple inverse.»