La Coopérative de santé à l’heure des défis

SAINT-DAMIEN. La Coopérative de santé des Monts de Bellechasse estime être devenue un incontournable dans l’offre de soins de santé pour la portion sud du territoire de la MRC de Bellechasse. En ce sens, l’augmentation du nombre de médecins et d’infirmières-praticiennes spécialisées et son financement sont prioritaire à son maintien.

C’est le constat émis par le président de l’organisme, Guy Boudreau, lors de la récente assemblée générale de l’organisation. Ce dernier a ajouté que le conseil d’administration lancerait bientôt une offensive visant à éliminer les dettes de la coopérative, qui représentent un boulet dans la situation actuelle. Selon lui, le financement de la coopérative ne doit pas être relié à sa situation géographique. «Certains souhaiteraient que l’on se relocalise ce qui ne fait aucun sens. Notre raison d’être est de desservir la portion sud du territoire et déjà, 1 579 dossiers-personnes sont desservis par la clinique et plus de 500 sont en attente. Il ne faut pas non plus oublier pourquoi nous sommes-là, il n’y avait plus de médecins sur le territoire en 2002.»

Actuellement, 808 membres soutiennent la coopérative de santé. Trois jours-médecins et trois jours-infirmiers (ières)-praticien (nes) par semaine sont présentement offerts à la clinique. Pour l’année 2013-2014, 1 849 consultations ont été effectuées, comparativement à 2 400 en 2012-13, à la suite de l’absence d’un médecin pour un congé de maternité. Le budget 2015 fait état d’un surplus potentiel de 9 000 $ avant la dette à long terme. En considérant cette dernière, un déficit de 6 500 $ serait alors projeté.

La dette = un boulet

La coopérative possède justement une dette évaluée à 165 000 $. Ses administrateurs travaillent actuellement sur une proposition de la Caisse Desjardins des Monts et Vallées de Bellechasse qui s’est dit prête à éliminer la moitié de celle-ci, en autant que la coopérative amasse l’autre moitié. Une vaste campagne de financement visant l’atteinte de cet objectif sera lancée incessamment. «Nous sommes à planifier notre stratégie à ce niveau et on devrait pouvoir dévoiler les détails de tout ça le mois prochain», ajoute M. Boudreau.

Une autre solution prioritaire au maintien de l’offre de services demeure l’augmentation de la présence de médecins et d’infirmières-praticiennes spécialisées, sans oublier l’appui financier l’accompagnant. Un poste d’infirmier ou d’infirmière-praticienne spécialisé (e) est actuellement affiché ce qui permettra, dès son engagement, de porter l’apport de ces spécialistes de 3 jours à 6,5 jours par semaine.

Bellechasse connait une grave pénurie de médecins. Il faudrait, selon les observations, 11 médecins à temps plein, soit près de 50 % des effectifs équivalents temps plein actuel, basé sur un ratio d’un médecin pour 1 450 habitants, pour satisfaire les besoins.

On observe également que cette pénurie va s’accentuer au cours des sept prochaines années en raison du départ à la retraite de sept médecins et d’une croissance démographique projetée de 14 %. Ainsi, les besoins seraient de 23 médecins supplémentaires en 2021.