La CSSDE ajuste les salaires de son personnel à la hausse

Aux prises avec un problème double de recrutement et de rétention du personnel, la Coopérative de solidarité de services à domicile des Etchemins (CSSDE) prend les grands moyens pour régler cette situation.

De concert avec le syndicat représentant ses quelque 65 employés, la direction de l’entreprise d’économie sociale basée à Lac-Etchemin a décidé, en juillet dernier, de rouvrir la convention collective qui se termine en 2020 pour offrir un ajustement salarial à la hausse de 60 cents l’heure rétroactive au 1er octobre dernier, et ce, pour tous les échelons d’emploi.

La nouvelle mesure a été bien vue, mais surtout acceptée à l’unanimité par les employées réunies en assemblée générale spéciale, avant de recevoir l’aval de ministère du Travail.

Cette hausse de cinq pour cent fera passer à 12 $ l’heure le plus bas échelon de la masse salariale, ce qui satisfait la présidente locale du syndicat associé à la FTQ, Hélène Cadoret. Pour la coopérative, il s’agit d’un investissement supplémentaire avoisinant les 30 000 $ annuellement.

Le président Marcel Vermette et la directrice générale Mélanie Gagnon ont souligné que la coopérative avait maintenant les moyens d’offrir une telle hausse salariale à son personnel. «Ce montant a été déterminé après une étude approfondie des coûts administratifs qui a révélé que des économies importantes avaient été réalisées et que nous avions les moyens de le faire», précise Mme Gagnon.

M. Vermette ajoute qu’après la signature de la présente convention collective, valide jusqu’en 2020, la coopérative avait perdu sept employées qui avaient trouvé de meilleures conditions salariales ailleurs.

Les deux dirigeants rappellent qu’au moment des négociations, la coopérative n’avait pas les reins aussi solides qu’actuellement et avait consenti des conditions salariales à la hauteur de ses capacités. «En plus de récompenser notre personnel actuel, on se donne le pouvoir d’attirer de nouveaux employés, car la demande va en s’accroissant. Si on veut y répondre, ça nous prendra du personnel supplémentaire», précise Mme Gagnon.

Contrer le travail au noir

Marcel Vermette espère que cette nouvelle mesure incitera les femmes qui font de l’entretien ménager au noir, auprès d’une certaine clientèle âgée, à offrir leurs services à la coopérative dans le futur. «Nos employées profitent de nombreux avantages comme l’accès au chômage, au chômage-maladie en plus de payer des cotisations à la Régie des rentes du Québec. Nous pensons que ces personnes pourraient elles aussi en profiter, sans oublier la formation qui vient avec cela.»

Assistance à la personne

Comme la coopérative reçoit de plus en plus de demandes de sa clientèle désireuses de recevoir de l’aide personnelle, une dizaine de préposées suivent actuellement une formation à cet effet offerte par la Fédération des coopératives de services à domicile.

«Une dizaine d’autres la suivront au printemps et à la fin du processus, ce seront une trentaine de nos préposées pourront offrir autant le service d’entretien ménager que l’assistance personnelle», souligne Mme Gagnon qui précise qu’actuellement, seulement 18 % de la clientèle de la coopérative est référée par le Centre de santé.