La gestion financière des jeunes au cœur d’une recherche
ÉDUCATION. Une étude sur les connaissances et les habiletés financières des étudiants de niveau postsecondaire de la région de Chaudière-Appalaches dévoile leur faible niveau de connaissance en matière de finances personnelles. Réalisée dans le cadre d’un projet réunissant l’UQAR et le Cégep de Lévis-Lauzon, la recherche a été menée auprès 256 jeunes.
Dans l’ensemble, les jeunes âgés entre 17 et 37 ans n’ont pas les connaissances pour être en mesure de gérer adéquatement leurs finances personnelles. La majorité des répondants (52 %) estiment avoir des connaissances en finance personnelle se situant au niveau du seuil de base et en dessous, certains (12,4 %) disant qu’ils ont très peu de connaissances dans ce domaine.
L’étude démontre également que près de 69 % des répondants universitaires, qui ont la responsabilité autonome de leurs obligations financières, disent prévoir leurs dépenses, alors que la proportion est d’environ 33 % chez les répondants collégiaux. Près de 70 % des répondants possèdent une carte de crédit et les détenteurs de cartes de crédit effectuent le paiement du solde de leurs cartes à temps et en totalité dans 84,3% des cas.
Des cours d’économie à l’école souhaitables
Les chercheurs associés à cette étude souhaitent l’inscrire dans un projet de recherche plus large. «Le rehaussement des compétences des étudiants postsecondaires à l’égard de leurs finances personnelles est important afin de leur permettre de faire des choix éclairés tout au long de leur vie», estime Martin Bussières, l’un des auteurs de l’étude.
Son homologue professeur de finances à l’UQAR, Rachid Ghilal, est même d’avis que le retour des cours d’économie familiale ou autre au secondaire seraient souhaitables. «Des études ont démontré que les habitudes financières qui se forment lors du passage à l’âge adulte vont persister à l’âge adulte. Un cours au secondaire, avec un contenu modernisé et bien adapté, aura certainement un effet positif sur les décisions économiques plus tard dans le cycle de vie, telles que poursuivre des études ou intégrer le marché du travail, acheter une maison, rembourser des dettes d’étude ou planifier la retraite», observe-t-il.
Soutenue par le Fonds SYNERGIE, l’étude menée par la professeure de marketing Sylvie Morin, de l’UQAR, a permis de dresser un portrait socioéconomique des répondants et d’identifier leurs comportements financiers. L’enseignant en sociologie Martin Bussières, du Cégep de Lévis-Lauzon, et les professeurs de finance Harold Heppell et Rachid Ghilal, de l’UQAR, ont également signé la recherche.