La Maison de la culture de Bellechasse à l’heure des choix

SAINT-DAMIEN. La Maison de la culture de Bellechasse tarde à rénover certaines de ses installations en raison d’incertitudes relativement à sa localisation, son rôle et la place qu’elle doit occuper dans l’échiquier des spectacles en Chaudière-Appalaches.

Reconnu officiellement comme diffuseur de spectacles depuis 2009, l’organisme aimerait recevoir davantage de support du gouvernement, en appui à sa mission. La situation politique actuelle, surtout en ce qui a trait à l’avenir des commissions scolaires, force toutefois l’organisme à freiner ses réflexions portant sur la modernisation de ses installations, estime la directrice générale Annette Gauthier.

La Commission scolaire de la Côte-du-Sud est propriétaire du Collège de Saint-Damien où se trouvent l’organisme et sa salle de spectacles. «Est-ce qu’il y aura fusion des commissions scolaires, on ne sait pas. Qu’arrivera-t-il des bâtisses dans ce cas? On devrait signer un bail stipulant que nous sommes ici pour au moins pour 20 ans. Le ministère n’investira pas 1,5 M$ sans ces garanties», fait-elle valoir.

«On serait prêt à procéder, car c’est notre tour. Est-ce une bonne idée ? Si nous avions l’assurance d’être ici pour longtemps, ce serait plus simple et nous irions chercher plus de personnes et de partenaires, c’est évident. Sauf que nous ne connaissons pas l’avenir des commissions scolaires non plus. Nous tentons de répondre aux besoins du public tout en se demandant s’il continuera à fréquenter notre salle de spectacles ou non», poursuit-elle.

Petite ou moyenne salle ?

La Maison de la culture compte actuellement 353 sièges et présente 14 spectacles annuellement. «Au niveau du ministère, à 400 sièges nous devenons une salle de moyenne envergure et nous pourrions présenter jusqu’à 20 spectacles chaque année. Ceci procurerait naturellement des avantages, mais présenterait également un risque puisque les exigences ne sont pas les mêmes», précise la directrice générale.

Un plan de faisabilité de la salle idéale a déjà été réalisé en 2003. Cela aurait pour effet d’amener une nouvelle réflexion sur la taille de celle-ci et aurait des conséquences sur les montants alloués par le gouvernement du Québec, souligne Mme Gauthier. «On nous conseille de garder un nombre de sièges plus bas pour une meilleure qualité de produit. Parce que nous sommes complémentaires aux autres salles et en raison de notre localisation géographique, on nous suggérait de conserver aux environs de 300 sièges, ce qui ferait que nous resterions une petite salle aux yeux du ministère».

Une salle officielle ayant également pour mandat d’assurer le développement culturel, le ministère oblige aussi la présentation de spectacles potentiellement moins lucratifs. «Nous devons présenter de la musique classique, de la danse, du théâtre. C’est très bien et ça fait partie de l’équation», rappelle Mme Gauthier.

L’octroi du soutien gouvernemental aux diffuseurs de spectacles, en général, est une autre préoccupation de l’organisme qui reçoit le même montant qu’au début pour ses opérations, soit 17 725 $. Comme le cachet des artistes a fait un bond impressionnant depuis ce temps, cela complique la tâche des administrateurs. «Le ministère de la Culture présentait un plan triennal auquel on devait répondre. C’est maintenant le Conseil des Arts et de la Culture qui s’en occupe. On ne sait pas encore ce qu’il adviendra des subventions que nous recevons annuellement, mais il est certain qu’avec cet argent on réussit à payer un artiste peut-être deux, mais pas nos employés. L’argent est au cœur de toutes les réflexions.»

Satir Productions

L’organisme présente des spectacles depuis 2003, mais l’entité Maison de la culture de Bellechasse existe depuis 1999 alors que sa mission était surtout consacrée à la tenue de cours de musique, de langues et d’activités culturelles. Le cinéma et les spectacles se sont ajoutés par la suite. Le partenariat annoncé récemment avec Satir Productions vise à atteindre deux objectifs fondamentaux adoptés, soit de permettre la création d’un fond de salle pour chaque spectacle et établir des alliances avec les entreprises de la région pour son utilisation. «L’appui du milieu est déjà acquis avec la municipalité de Saint-Damien et la MRC. Si on réussit à convaincre les dirigeants d’entreprises de l’utiliser davantage, que ce soit pour eux ou leurs employés, ce serait un pas supplémentaire dans la bonne direction», conclut Mme Gauthier.