La MRC de Bellechasse confie les rennes de CIB à la FQM
Les dirigeants de la Corporation informatique Bellechasse (CIB) iront finalement de l’avant et cèderont les rennes de l’entreprise à la Fédération québécoise des municipalités (FQM) qui la transformera en coopérative.
Dans un vote à 26 contre 5, les élus de la MRC et les directeurs généraux des municipalités se sont prononcés en faveur de l’offre, tout en se gardant le droit de revoir le contrat final avant son approbation finale.
Le président par intérim, Mario Coulombe, a rencontré le représentant de La Voix du Sud après la rencontre, la presse ayant été invitée à demeurer à l’écart pendant les échanges. «Ce n’est pas une vente, c’est une continuité sous une autre forme juridique. L’organisme à but non lucratif CIB vend ses actifs à une coopérative à être créée par la fédération et dont les membres seront les municipalités qui utilisent les logiciels de CIB.»
Les deux parties n’ont pas souhaité dévoiler les détails de l’entente. M. Coulombe a toutefois précisé que la coopérative héritera de tous les actifs de la corporation, dont les quelque 230 clients, la quinzaine d’employés et l’encaisse détenue par CIB. «C’est ce qui va permettre à la coopérative d’assurer le développement des logiciels, le nôtre étant en fin de vie. C’est une continuité de ce que CIB faisait. L’équipe en place ne change pas. Lors de la dissolution de CIB, la MRC recevra des sommes importantes sur un horizon de dix ans.»
Le conseil d’administration de l’entité s’est assuré de maintenir le plus possible les actifs dans Bellechasse précise M. Coulombe, sans toutefois assurer une pérennité à Saint-Lazare. «Il y a des critères de garantie à l’effet que le siège social et les emplois vont demeurer dans la MRC de Bellechasse. Si cela devenait difficile de recruter du personnel compétent en raison de l’éloignement, la coopérative aurait le loisir de se rapprocher des grands centres tout en demeurant dans Bellechasse, à Beaumont, Saint-Charles ou autre par exemple.»
Deux représentants de Bellechasse siégeront sur le conseil d’administration et auront un droit de véto visant à protéger ces acquis mentionne toutefois M. Coulombe. «Si le siège social devait déménager ailleurs que dans Bellechasse, nos représentants auront à accepter cette réalité pour diverses raisons. Il s’agira d’un constat que CIB n’aurait pu fonctionner dans sa forme actuelle.»
Le maire de Saint-Nazaire, Claude Lachance, avait quitté son siège de président il y a quelques semaines exprimant plusieurs craintes et n’approuvant pas une vente des actifs. Il acceptera le résultat. «J’ai exprimé mon point de vue et c’est tout. Je m’inquiète toujours de la part qui restera à Bellechasse dans l’avenir, mais à partir du moment où il y a une majorité on se doit d’accepter le verdict. La peur de la compétition indirecte de la fédération a possiblement joué un grand rôle.»
Un développement déficient?
La Corporation informatique Bellechasse était profitable ont accordé la plupart des observateurs interrogés dans ce dossier. Le but n’était pas de faire des profits et des sommes ont été versées à la MRC de Bellechasse avec le temps. Toutefois, certains ont évoqué un constat d’échec pour expliquer la transaction. Des craintes légitimes sur l’avenir de l’entreprise dans Bellechasse sont toujours présentes. «Avec les histoires du passé, il y a des craintes à cet effet chez certaines personnes, sauf que nous avons inclus plusieurs garanties dans l’entente. D’autres craignaient la fin de CIB à moyen terme en raison de la menace d’une compétition directe de la FQM qui a un plus grand pouvoir d’attraction que nous», signale M. Coulombe.
La corporation était-elle dépassée? M. Coulombe n’écarte pas que l’entreprise avait pris du retard dans son développement. «Il aurait fallu avoir un produit à la fine pointe. Les technologies évoluent rapidement et nous sommes à développer la quatrième génération de notre logiciel pour qu’il soit disponible en 2018. Il est toujours fonctionnel et répond aux besoins, mais doit être mis à jour.»