La MRC de Bellechasse peaufine son plan

ENVIRONNEMENT. La MRC de Bellechasse soumettra bientôt son Plan de gestion des matières résiduelles (PGMR). Elle a adopté une résolution en ce sens mercredi soir dernier lors de sa séance régulière d’octobre afin de respecter l’échéancier exigé et ainsi éviter d’être pénalisée dans le cadre du Programme de redistribution des redevances.

Le document soumis indique que la MRC souhaite au cours des cinq prochaines années, maintenir les opérations déjà en cours à l’interne, mais surtout optimiser la gestion des écocentres de son territoire et effectuer des analyses pour intégrer la gestion des matières putrescibles dans ses activités. «Nous étions déjà sur une lancée intéressante au niveau de nos opérations. Des analyses pour savoir comment gérer adéquatement la matière organique et les matériaux de construction font partie des initiatives souhaitables également», a précisé le responsable du dossier à la MRC, David Loranger-King.

Celui-ci estime même que l’opération pourrait être bénéfique financièrement pour la MRC de Bellechasse et ses partenaires, car moins de matières sont enfouies au site d’Armagh, moins coûteuse devient l’opération et plus les matières sont récupérées, plus les redevances gouvernementales seront élevées. «Une meilleure gestion du risque nous permettrait d’atteindre et même dépasser les objectifs gouvernementaux et ainsi avoir accès à plus de redevances. Nous souhaitons aller chercher des économies en réduction de tonnages enfouis, c’est certain, mais il est un peu tôt pour évaluer combien.»

Le directeur général adjoint à la MRC, Christian Noël, précisait que 21 $ par tonne enfouie dans un site doit être versé au ministère de l’Environnement. Une réduction de 1 000 tonnes sur 25 000 tonnes permettrait une économie de 21 000 $ annuellement. «En réduisant ce que l’on enfouit, on améliore du même coup notre performance. De plus en plus, le ministère de l’Environnement distribue les redevances en fonction des performances des municipalités». Pour illustrer la chose, M. Loranger-King indique qu’il en coute 180 $ pour collecter et enfouir une tonne de matière alors que le financement de la collecte sélective permet d’abaisser ce coût à environ 12 $ pour collecter et recycler les matières acceptées dans le bac bleu.

Les bienfaits économiques du recyclage et du compostage

Une autre proposition faisant partie du plan signale l’engagement possible d’une ressource additionnelle qui agirait à titre d’agent de sensibilisation ou d’écoconseiller. «C’est une personne dont le rôle serait d’expliquer les bienfaits économiques de la gestion des matières résiduelles aux commerçants, et à la population et comment se servir efficacement de leurs bacs. La démarche pourrait s’autofinancer si la personne est suffisamment efficace pour détourner suffisamment de matières du lieu d’enfouissement», estime M. Loranger-King.

Il ajoute qu’un agent de sensibilisation pourrait aussi promouvoir toute l’idée du compostage chez les marchés d’alimentation et les citoyens. «Il y a un manque de sensibilisation et de compréhension chez les citoyens. Les gens doivent comprendre que lorsqu’ils jettent une bouteille de plastique dans le bac vert, ils paient pour enfouir quelquechose qui a encore une valeur. Cette personne pourrait ainsi travailler avec l’ensemble des municipalités dont les déchets sont enfouis au LET de la MRC à Armagh», précise M. Loranger-King qui ajoute que d’optimiser la gestion des écocentres déjà en place est une autre idée souhaitable.

Le bac brun

Comme la diminution de la quantité de matières organiques destinées à l’élimination fait partie des objectifs du gouvernement du Québec, la MRC évalue aussi cette option. David Loranger-King la voit même comme une opportunité et réfléchit actuellement sur la meilleure option à proposer aux élus. «L’idée d’ajouter une troisième voie de collecte (bac brun) après les déchets et la récupération doit être discutée.

Les programmes d’aides financières qui existent actuellement permettraient d’injecter des montants importants dans nos infrastructures de gestion de matière organique, mais nous devrons avoir déposé un projet au plus tard le 31 décembre 2017. En milieu rural, je poursuis plutôt l’idée d’implanter une infrastructure de tri qui permettrait d’aller chercher toute la matière organique de différentes façons plutôt que 50 % en moyenne seulement avec l’ajout d’une 3e collecte. Nous avons deux ans pour l’évaluer», précise-t-il.