La municipalité confirme sa volonté d’acquérir l’église

SAINT-VALLIER. La municipalité de Saint-Vallier réitère sa volonté de prendre possession de l’église qu’elle souhaite transformer en complexe municipal où seraient regroupés une majorité de services à la population.

Le maire Benoit Tanguay a confirmé à LA VOIX DU SUD que les membres du conseil avaient adopté, lors de la séance du 3 août dernier, une résolution d’intérêt dans laquelle est incluse une démarche détaillée devant mener la municipalité à devenir officiellement propriétaire du bâtiment.

Le conseil de fabrique aurait déjà reçu, de la part du Diocèse de Québec, la permission de se départir de celui-ci et d’entamer, avec la municipalité ou tout acquéreur potentiel souhaitant maintenir le caractère public de l’édifice, des négociations en ce sens. «Les négociations sont lancées depuis peu, chaque partie ayant délégué deux représentants pour mener les discussions. Dès qu’une entente de principe sera convenue, celle-ci sera soumise au conseil pour approbation. Nous préparerons ensuite un projet concret qui pourrait être soumis à nos concitoyens d’ici l’automne», précise le maire.

«Les résidents seront informés de nos démarches, nous l’avons toujours dit. Selon ce que nous déciderons, il y aura assurément adoption d’un règlement d’emprunt qui devra être soumis à l’approbation de la population lors de l’ouverture du registre municipal et, si besoin est, d’un référendum», poursuit-il.

M. Tanguay est au fait qu’un groupe de citoyens s’oppose à la démarche entreprise par l’actuel conseil qui, rappelle-t-il, avait fait du projet d’acquisition et de transformation de l’église l’un de ses principaux chevaux de bataille lors de l’élection municipale de 2013. «La population de Saint-Vallier a déjà été sondée à ce moment et, dans une très forte majorité, celle-ci nous a accordé son soutien avec un taux de participation parmi les plus élevés au Québec à ce moment. On a sondé le terrain depuis et on peut dire, selon ce qu’on entend, que huit personnes sur dix seraient favorables à ce projet. On comprend la réticence de certains, mais on peut les assurer du sérieux de notre démarche», ajoute-t-il, rappelant également la réflexion du comité de sauvegarde de l’église qui travaille sur ce dossier depuis janvier 2012.

Toujours selon M. Tanguay, l’avenir des églises est un dossier qui touche non seulement Saint-Vallier, mais l’ensemble du Québec où 447 églises ont été transformées au cours des dernières années. Du nombre, 200 ont été transférées à des corporations municipales.

Le maire indique par ailleurs que l’actuelle salle du parc, qui est désuète, devra être remplacée par un édifice neuf qui servira à l’ensemble des utilisateurs du secteur.

Pas nécessairement contre

Un comité de citoyens, composé d’une quinzaine de personnes, suit attentivement le dossier et demande la tenue d’un référendum non pas sur le projet de transformation de l’église en tant que tel, mais d’abord et avant tout sur le fait que la municipalité se porte acquéreur de l’église. «Ce que l’on demande, c’est que les citoyens soient informés et consultés davantage sur cette question. Nous ne voulons pas la démolition de l’église. Avant d’investir près de 3 M$ dans sa transformation, peut-on regarder le dossier avec attention. Pourquoi est-ce si urgent d’agir», signale Jocelyn Langlois.

Le producteur agricole est d’avis qu’un référendum calmerait bien des choses à Saint-Vallier et donnerait le temps à la municipalité de présenter un projet mieux ficelé qui respecterait la volonté et surtout la capacité de payer des citoyens. «Plus de 270 personnes ont signé une pétition à cet effet en quatre jours, mais le conseil l’a rejeté du revers de la main. C’est un manque flagrant de respect selon nous. Ce qu’on souhaite éviter, c’est que la municipalité se retrouve avec un bâtiment qui engendrera des coûts démesurés. Si la municipalité l’acquiert et présente ensuite un projet qui ne répond pas aux besoins réels de la population, on ne sera pas plus avancés», poursuit-il.