La protection du lac Etchemin, une priorité

MUNICIPAL. Malgré les efforts menés par les élus et le personnel de la municipalité de Lac-Etchemin afin de protéger le lac Etchemin et sa bande riveraine au cours des dernières années, le cours d’eau présente des signes de vieillissement prématuré auxquels il faudra remédier rapidement.

C’est ce qu’a souligné le maire Camil Turmel lors d’une assemblée publique d’information qui a réuni plus de 100 personnes le vendredi 15 juin dernier.

Sans être alarmiste, M. Turmel a mentionné qu’un important coup de barre s’imposait afin d’éviter que le lac ne se dégrade davantage, ce qui entraînerait des coûts importants pour la municipalité et priverait les résidents d’un accès, dans le futur, à leur principale source d’eau potable.

À cet égard, M. Turmel a précisé que plusieurs actions seront posées au cours des prochains mois pour tenter de remédier à la situation. Depuis le mois d’avril, la municipalité participe à un projet-pilote sur deux ans, en collaboration avec le ministère québécois de l’Environnement, qui vise à valider la qualité de l’eau et les caractéristiques écologiques de plusieurs lacs témoins, dont le lac Etchemin, partout au Québec.

Les élus souhaitent par ailleurs réduire la vitesse sur le lac, principalement dans le secteur de l’Éco-Parc qui n’a que 25 pieds de profondeur en moyenne à cet endroit, contre 80 à 100 pieds ailleurs sur le cours d’eau.

À cet effet, deux bouées chandelles seront installées à l’entrée de cette zone et afficheront des messages recommandant aux gens de réduire leur vitesse et de ne pas faire de vagues. «On veut inciter les gens à prendre de bonnes habitudes par eux-mêmes, pas les forcer à le faire», indique M. Turmel qui ajoute que des bouées seront installées tout le long du cours d’eau, à 30 mètres de la rive, afin d’éliminer la circulation des bateaux à cet endroit bien précis. «Tout le travail que l’on fait dans l’aménagement des rives peut être détruit par l’intérieur en raison de fortes vagues», indique-t-il.

«Les gens présents à l’assemblée publique ont bien accueilli l’idée, affirmant qu’il était facile de respecter les demandes en autant qu’on les voit bien. Certaines personnes auront plus de difficulté à accepter la réduction de vitesse, mais on leur rappelle que dans le secteur de l’Éco-Parc, les effets néfastes peuvent être nombreux autant pour les baigneurs que les rives elles-mêmes.»

Les propriétaires de bateaux seront aussi invités à laver leurs embarcations avant de les mettre à l’eau. Des messages en ce sens ont été publiés dans le journal municipal, l’Écho du Lac.

«On n’a pas, pour le moment, d’éléments pouvant nuire à la dégradation du lac tels que le myriophylle à épis, comme ils ont à Sainte-Aurélie, des moules zébrées, des algues bleues ou autres, mais nous ne sommes pas à l’abri. Ceux-ci arrivent souvent dans un lac en raison par le biais d’un bateau qui n’a pas été lavé et on veut éviter cela. Encore là, on invite les gens à le faire sur une base volontaire, car on ne peut pas les obliger à le faire, du moins pour le moment.»

Enfin, en ce qui a trait à la protection des bandes riveraines, la municipalité de Lac-Etchemin entend mettre en place un plan stratégique avec des cibles ambitieuses pour rehausser de façon substantielle le niveau de protection.

Selon des données émanant de 2016, 36 % des 277 propriétaires riverains ont une bande riveraine jugée excellente, ayant un couvert végétal de 10 mètres et plus. Pour 30 % d’entre eux, la bande riveraine est jugée bonne (5 à 10 m) contre 25 % moyenne (2 à 5 m). Enfin, 9 % ont un couvert végétal de 2 m ou moins le long de leurs rives.

Relancer l’APLE

Peu active au cours des deux dernières années, l’Association de protection du lac Etchemin souhaite reprendre du service. Son président Daniel Poulin a profité de l’assemblée publique d’information du 15 juin et il a invité les personnes intéressées à joindre le conseil d’administration à se manifester. Trois candidats se sont déjà manifestés et ceux qui souhaitent le faire en appelant au bureau municipal.