La scierie Joseph Audet ferme ses portes

Un an pratiquement jour pour jour après l’incendie, qui a lourdement endommagé la scierie Josep Audet de Sainte-Rose-de-Watford et ses équipements, le 16 septembre 2010, son propriétaire M. Charles Audet a convoqué, le mardi 20 septembre dernier, le personnel mis à pied à la suite de cet incendie pour lui annoncer qu’il ne relancerait pas les opérations de son usine de sciage.

«Les pertes occasionnées par le feu, la conjoncture économique et les procédés de production ne permettaient plus d’opérer l’entreprise de façon rentable» explique M.Charles Audet, qui confie avoir participé à plusieurs rencontres de discussions avec des spécialistes de FP Innovation, de Qweb, du ministère du Développement économique, de l’Innovation et Exportation  et ses banquiers afin d’identifier des secteurs d’activités qui auraient permis de relancer les opérations de son entreprise de façon rentable.

Une conjonction de facteurs dont la raréfaction de la matière première, son éparpillement sur le territoire, l’augmentation du coût du pétrole,  la force du dollar canadien, la mondialisation, l’arrivée de nouveaux fournisseurs rendant cette possibilité irréalisable, M. Audet s’est donc résolu à annoncer l’abandon des activités de sciage de la scierie fondée par son grand-père Joseph Audet  en 1916, ce qui en faisait la plus ancienne industrie des Etchemins.

D’importants impacts économiques

Outre la mise à pied de la trentaine de personnes directement associées aux activités de sciage de la scierie Joseph Audet, cette fermeture aura des impacts économiques importants pour Les Etchemins.«De 2000 à 2008,  la Scierie Joseph Audet et Précitech une compagnie apparentée à la première employaient plus de 100 personnes touchant une masse salariale annuelle de plus de 2 millions de $.  De ces employés, il en reste moins de 10 à l’usine Précitech.

À cette chute dramatique du nombre d’emplois, il faut aussi ajouter la cessation des activités de transport des matières premières et transformées qui commandaient quelque 2 400 voyages de camion pas année et des dépenses de l’ordre de 1 million de $ qui ne seront évidemment plus faites.

Enfin la diminution de la valeur imposable de la scierie  entraînera forcément une diminution de sa valeur imposable des bâtisse et équipements de l’entreprise, ce qui se traduira forcément par une diminution des revenus de taxes tirés de cette propriété àlaquelle le service d’évaluation de la MRC des Etchemins a déjà accordé un réduction du 1/3 de la valeur imposable qui se fixe ainsi à un peu de 1 million de $.

Perspectives d’avenir

L’arrêt des opérations de la scierie n’affectera pas les opérations de Précitech non plus que celles des cinq séchoirs de la compagnie et de production de biocombustible pour laquelle des investissements de plus de 1 million de $ ont été consentis, en 2009.

À court terme, M. Audet se propose d’ailleurs de rencontrer les maires des Etchemins pour leur proposer de mettre en place un système de récupération des rebuts de matériaux de construction sur leur territoire ce qui lui permettrait d’alimenter son unité de production de biocombustible tout en permettant aux municipalités de se débarasser des matériaux combustible de construction et de démolition.

Par contre, toutes ces activités ne permettront pas d’atteindre la centaine d’emplois déjà dénombrée à la scierie Joseph Audet et chez Précitech dans les bonnes années.  Par contre, le maintien des opérations de séchage,  de production de biocombustible et de 2e transformation de Précitech conserveront à Sainte-Rose un noyau de travailleurs et un minimum d’activités, qui pourront éventuellement servir de tremplin pour la création de nouvelles entreprises génératrices de richesse, ce à quoi M. Charles Audet se penche sans vouloir donner plus de détails sur les projets qui cogitent dans sa tête.