Laforo toujours en difficultés financières
AFFAIRES. La Fonderie Laforo de Sainte-Claire est à nouveau aux prises avec des difficultés financières et multiplie les demandes de délais pour le dépôt d’une proposition viable à ses créanciers.
Selon des documents émanant du Bureau du surintendant des faillites, l’entreprise spécialisée dans la fabrication de pièces moulées de haute performance s’est placée sous la protection de la Loi sur la Faillite et l’Insolvabilité le 29 décembre dernier. Ceux-ci font état de dettes avoisinant les 15 M$ à plus de 150 créanciers, dont une vingtaine de la région de Bellechasse.
Toujours selon ces documents, seulement cinq de ces créanciers sont établis comme étant «garantis». Du groupe, on retrouve la Banque de Montréal et surtout, les Entreprises Maska-Laforo pour une somme avoisinant les 11,6 M$, relativement à l’hypothèque et aux équipements de l’entité.
Une troisième demande de prolongement de 45 jours a d’ailleurs été accordée à l’entreprise le 25 avril dernier, repoussant un possible dépôt d’une proposition au 11 juin prochain. La fermeture prochaine de l’usine Baldor de Sainte-Claire s’ajouterait aux différents casse-têtes de Laforo puisque celle-ci y puisait une bonne partie de sa production.
La Fonderie Laforo semblait pourtant être sur une bonne lancée l’été dernier ayant obtenu une aide financière s’élevant à 860 000 $, sous forme de contribution remboursable, de Développement économique Canada (DEC) en vertu du Programme de développement économique du Québec. L’investissement total annoncé par l’entreprise à ce moment avoisinait les 3 M$. Elle avait aussi obtenu, du même organisme, une contribution remboursable de 330 000 $ en mars 2011. DEC Canada apparait d’ailleurs sur deux créances «non garanties» dans les documents pour une somme légèrement supérieure à 1 M$.
Avant de se placer sous la protection de la Loi en décembre dernier, Laforo avait demandé à ses employés de rouvrir la convention collective actuellement en vigueur pour lui permettre de poursuivre temporairement ses activités sur un seul quart de travail. Les employés devront également composer avec un horaire instable au cours des prochaines semaines et possiblement un arrêt de travail prolongé au cours de l’été.
L’entreprise n’a toujours pas retourné nos appels pour commenter la situation. Développement Économique Canada a précisé qu’elle ne commente généralement pas ce genre de situation. «DEC ne commente pas publiquement les dossiers en raison de la nature confidentielle des informations qu’ils contiennent. Par ailleurs, DEC gère les fonds publics et les projets de contribution avec rigueur en conformité avec ses normes, politiques et procédures.»