Le cancer n’arrête pas Bianca!

BUCKLAND. Savoir qu’on n’a le cancer n’a rien de plaisant, il va de soi. Les pires scénarios se dressent alors devant nous. Quand on est au début de la vingtaine, toutefois, cette nouvelle prend une autre signification.

C’est ce qu’a vécu Bianca Larochelle-Fontaine, jeune femme dynamique de Buckland qui, à la mi-avril, apprenait qu’elle souffrait d’un cancer des ganglions (lymphome d’Hodgkin) de niveau 2B qui était encore traitable. Lorsqu’il est de niveau 3, celui-ci est plus difficile à traiter, car il s’est propagé aux os et à d’autres organes.

«J’avais une grosse bosse dans la région du cou et de l’épaule qui partait et revenait selon la journée. Ça faisait mal, j’essayais de traiter cela avec des crèmes, des anti-inflammatoires et autres, mais rien n’y faisait», signale la jeune femme de 21 ans. Lors d’une journée de congé en avril, elle rencontrait un médecin de la Clinique médicale de Lévis qui lui a fait passer les tests menant au diagnostic.

«J’étais loin de penser au cancer. Je croyais que ça pouvait être une mononucléose, car j’étais toujours fatiguée. J’allais à l’école, je travaillais en dehors des heures de classe et je dormais peu», poursuit-elle en ajoutant que la fatigue et les sueurs abondantes, la nuit, étaient des symptômes de ce type de cancer.

Dans sa malchance, la jeune Bellechassoise souligne que les perspectives de guérison étaient grandes et qu’elle avait abordé le processus de traitement avec optimisme. On lui a signifié que ce cancer était l’un de ceux qui se traitait le plus facilement et offrait un taux de guérison de 90 à 95 pour cent.

Traitements, études et stages

Le coup était donné pour une première série de huit traitements de chimiothérapie, accompagnés de séances de radiothérapie, auxquels se sont ajoutés quatre autres sessions de chimio par la suite. Un traitement agressif était administré aux deux aux trois semaines, en fonction de son état. Le 21 janvier prochain, elle suivra une batterie de tests (Tepscan) qui lui permettra de savoir si le cancer a quitté son corps, ou elle devra subir des traitements supplémentaires.

Lorsqu’elle a amorcé ce processus en avril dernier, Bianca terminait sa dernière session en éducation à l’enfance au Cégep de Sainte-Foy et devait ensuite faire son stage final en garderie. «J’avais pour objectif de terminer mon DEC et d’amorcer mes études universitaires à l’automne. Le cheminement a été long et ardu, j’ai manqué plusieurs journées de stage que j’ai reprises à la fin, mais j’ai réussi», lance-t-elle avec fierté.

Le processus s’est compliqué du fait que l’étudiante devait également se rendre aux deux jours à la clinique OVO de Montréal afin de subir des prélèvements d’ovules qui depuis sont congelés et pourront être fertilisés lorsqu’elle voudra avoir des enfants. «Même s’ils ne peuvent pas nous donner de statistiques ou de pourcentage précis, les médecins nous disent que bien souvent, les femmes qui suivent ce traitement deviennent stériles. Comme je veux des enfants, je ne voulais pas prendre de chance», poursuit la jeune femme qui ajoute que 20 des 21 ovules prélevés ont été congelés.

Cet automne, Bianca a amorcé une première session au Baccalauréat en enseignement préscolaire et primaire à l’Université du Québec à Rimouski, campus de Lévis. Elle souhaite devenir enseignante à la maternelle.

Du soutien à la tonne

Dans tout son cheminement, Bianca Larochelle-Fontaine affirme avoir reçu de nombreux appuis venant de ses proches et amis, de son copain Étienne Bilodeau, ainsi que de Stéphanie Corriveau, infirmière pivot à l’unité d’oncologie de l’Hôtel-Dieu de Lévis. «Elle demeure en face de chez nous à Buckland. C’est elle qui me guidait dans le processus, car à chaque rendez-vous je ne voyais jamais le même oncologue», déplore la jeune femme.

Cette dernière dit également avoir pu compter sur le soutien de la directrice de garderie qui avait été traitée pour un cancer et était en rémission. «Elle m’a beaucoup aidée dans mon cheminement et a pu convaincre mon enseignante, qui était aussi ma responsable de stage, que les deux étaient possibles», signale celle qui tient aussi à remercier la mairesse Juliette Laflamme ainsi que Céline Corriveau. Lors du salon des artisans de Buckland, au début du mois de décembre, les deux dames ont amassé 1 000 $, en son nom, par la vente de tartes qu’elles ont cuisinées. De cette somme, Bianca a remis 700 $ à la Fondation de l’Hôtel-Dieu de Lévis pour le projet de centre régional en cancérologie, tout en gardant 300 $ pour financer les frais de congélation de ses ovules.