Le coroner conclut à deux morts accidentelles

ENQUÊTE. Les décès par noyade de Jennyfer Pichette-Mercier, 12 ans de Saint-Raphaël, ainsi que de Mélissa Prévost, 14 ans de Saint-Vallier, le 15 juillet 2015 au Rocher Blanc de Saint-Raphaël, étaient de nature accidentelle. C’est ce souligne le coroner Donald Nicole dans un rapport datant du 12 janvier dernier, mais qui vient d’être publié.

Me Nicole concluait que les deux jeunes filles étaient décédées en raison d’un traumatisme causé lors de leur passage dans les chutes de la rivière du Sud. Les adolescentes et les autres membres de la Coopérative jeunesse de services du Littoral s’étaient rendus à cet endroit pour une activité de baignade qui s’est malheureusement mal terminée.

Dans son rapport, Me Nicole rappelle que le débit de la rivière, à ce moment, était très élevé en raison des fortes pluies des jours précédents. Une visite des lieux lui avait permis de noter qu’il n’existait qu’un seul panneau d’avertissement de danger extrême et d’interdiction de baignade sur le côté de la rive qui est accessible aux usagers du site et que les indications étaient difficiles à lire à partir de la rive.

Après avoir discuté de la situation avec des représentants de la municipalité de Saint-Raphaël, du Mouvement des amis de la Rivière-du-Sud (MARS), ainsi qu’avec François Lépine de la Société de sauvetage qui avait lui aussi visité les lieux, il recommande la pose de panneaux supplémentaires visant à mieux informer et sensibiliser les visiteurs sur les risques que représente la rivière ainsi que la baignade à cet endroit.

Des parents en furie

Dans un article publié mercredi dans Le Journal de Québec, les mères des deux victimes, Nathalie Pichette et Aline Laflamme, reprochent au coroner Nicole d’avoir «bâclé» son travail en n’enquêtant pas sur la monitrice qui devait surveiller les jeunes le jour du drame.

Elles ont rappelé que les parents avaient signé une autorisation de sortie au Parc des chutes d’Armagh et que finalement, les jeunes s’étaient retrouvés au Rocher Blanc sans qu’ils n’en soient avisés.

Les deux dames se disent amères de la tournure des événements et avoir beaucoup de difficulté à «vivre leur deuil.» L’une d’elles n’écartait pas la possibilité «de poursuivre les responsables», peut-on également lire dans l’article en question.

Le bureau du Coroner réplique

Dans les heures suivant la publication de ce texte, le bureau du Coroner a émis un communiqué visant à faire le point sur l’investigation de Me Nicole.

«Comme dans toute investigation portant sur un décès obscur, violent ou survenu par suite de négligence, le coroner, Me Donald Nicole, avait pour mandat d’établir les causes probables et les circonstances des deux décès et, s’il y a lieu, de formuler des recommandations visant à éviter d’autres décès semblables», peut-on lire dans un premier temps.

Pour ce faire, Me Nicole s’est assuré, précise-t-on ensuite, «de colliger l’information nécessaire auprès de ses partenaires d’investigation et de tout autre intervenant dont le concours pouvait s’avérer pertinent et utile à des fins de protection de la vie humaine.»

Toujours dans le communiqué, il est indiqué qu’en plus de réaliser son investigation en collaboration avec la Sûreté du Québec, le Coroner a rencontré des représentants de la municipalité de Saint-Raphaël, du MARS ainsi que de la Société de sauvetage, «le tout conformément aux bonnes pratiques d’investigation en cours au Bureau du coroner.»

La responsable des communications Geneviève Guilbault termine en soulignant que «c’est sur la base de toute l’information recueillie et de sa propre visite du lieu des décès que le coroner a rédigé ses rapports d’investigation et recommandé d’augmenter la sensibilisation des usagers du site à sa dangerosité.»