Le Marché St-Luc, le cœur du village
DOSSIER. À Saint-Luc, l’épicerie de la localité est non seulement située au centre du village, elle en est carrément le cœur et le principal service de proximité de la communauté.
Ouvert 7 jours, le Marché St-Luc, c’est une épicerie et boucherie avec service d’essence, un comptoir de prêt-à-manger, en plus d’une succursale de la SAQ et autres. Le commerce emploie deux personnes à temps plein et deux à temps partiel, en plus du propriétaire, Yvon Bussières, qui doit s’investir doublement et être créatif pour répondre aux besoins de la population.
«J’ai toujours un peu de quincaillerie, pour dépanner, des accessoires de chasse ou de pêche, des petites choses comme un magasin général dans le temps», précise celui qui a acquis le commerce il y aura 23 ans le 1er décembre prochain.
Rencontré au retour d’un après-midi où il a travaillé bénévolement à l’aménagement de sentiers de motoneige, M. Bussières avoue profiter d’un achalandage supplémentaire puisqu’une partie de sa clientèle provient de la circulation des véhicules hors-routes sur le territoire de la localité, ainsi que du camping Camp forestier.
Malgré les difficultés que cela implique, il se dit encore capable de vivre uniquement de son commerce. «C’est encore possible, mais il faut travailler. C’est un minimum de 70 heures par semaine et il faut profiter de toutes les occasions», indique-t-il, lui qui a mis les bouchées doubles lors de la construction du parc éolien dans le Massif du Sud. «J’ouvrais à 5 h le matin et je fermais vers 23 h 20 – minuit le soir pendant près de sept mois. Il y a aussi eu le centenaire de la municipalité cet été-là. Ce fut bénéfique, mais j’avais hâte que cela arrête, car cela a été dur».
Diversité et services
Yvon Bussières a su diversifier son offre de service en ajoutant le prêt-à-manger après la fermeture du casse-croûte au Camp forestier. Alors que le comptoir-service de la caisse Desjardins n’est en opération qu’une demi-journée par semaine, son commerce est nécessairement l’endroit visité par les résidents à la recherche de liquidités. «Il y a naturellement plus de transactions personnelles ou de retraits qu’avant. Nous n’avons plus aucun dividendes de cela malheureusement.»
Relativement au service de l’essence, M. Bussières entend poursuivre le temps que les réservoirs pourront être utilisés. «Ils ont une vingtaine d’années. Ils sont garantis pour une période de 35 ans, mais on ne sait jamais. Seul le temps nous dira combien de temps on pourra les utiliser.»
Selon lui, les citoyens doivent réaliser l’importance des petits commerces dans une localité et les municipalités devront se prémunir, en plus d’imaginer des solutions pour conserver leurs services de proximité. «Les gens le réalisent une fois que le commerce est fermé. Certains viennent à tous les jours, mais il y a des gens que je ne vois jamais ou rarement. Une fois que le commerce n’est plus en opération, c’est souvent la valeur des résidences de la communauté qui en est affectée et, logiquement, la capacité des municipalités d’aller chercher de l’argent. C’est une roue qui tourne», juge-t-il en terminant.