Le MTQ se moque de sa population selon la mairesse Boulet

SÉCURITÉ. La mairesse de Saint-Benjamin, Martine Boulet, considère que le ministère des Transports du Québec (MTQ) se moque des avis répétés du conseil dans le dossier de réduction de vitesse du carrefour de la route 275 et du 14e Rang.

Après plusieurs années de revendication auprès du MTQ, la municipalité a eu confirmation le 16 novembre dernier que le ministère réduirait la vitesse de 90 km/h à 70 km/h à cette intersection. C’est bien insuffisant aux dires de Mme Boulet. «Je suis vraiment frustrée par la décision. Le ministère s’est vraiment forcé. Franchement, j’espérais plus. Je ne rêvais pas en couleur pourtant. Ils vont seulement réduire la vitesse et changer des pancartes. Il n’y a pas eu assez de morts à cet endroit», ironise la mairesse.

La municipalité espérait que la vitesse soit réduite davantage, et ce, sur une plus longue distance que 700 mètres. «Je ne sais pas dans quelle langue il faut dire les choses. Nous voulons juste protéger nos citoyens. Je me demande si les camions chargés pourront freiner seulement. L’hiver aux quatre chemins, c’est glissant. Nous allons nous faire passer dessus. Est-ce qu’ils veulent vider le village ?», se demande Mme Boulet.

Le MTQ songe à couper des arbres afin d’améliorer la visibilité du carrefour qui dispose déjà d’un feu clignotant depuis 2005. «La signalisation actuelle répond aux normes du ministère», souligne Audrey Gauvin, porte-parole du MTQ à la direction régionale de Chaudière-Appalaches. Cette réponse ne plaît pas à la mairesse Boulet. «Couper des arbres, cela ne diminuera pas la vitesse», ajoute-t-elle en rappelant qu’un décès est survenu à cette intersection le 26 août dernier.

Le conseil continue ses pressions

Cette décision controversée était à l’ordre du jour lors de la séance du 7 décembre. «Avec cette décision, on dirait qu’ils veulent que nous fermions les yeux. Moi, je ne vais pas me les fermer, assure Mme Boulet. La population veut qu’il se passe quelque chose et je vais en faire part au député. Nous allons faire une résolution et demander davantage, soit un vrai feu de circulation. Peut-être qu’aujourd’hui, le vieil homme serait toujours en vie s’il y en avait eu un.»

Par Jean-François Fecteau, l’Éclaireur-Progrès