Le Parti Québécois de Bellechasse souhaite le maintien des quotas

SAINT-LAZARE. Les conclusions du Rapport Gagné qui préconise, entre autres, l’abolition des quotas dans l’industrie acéricole, sont loin de plaire à l’exécutif du Parti Québécois de Bellechasse qui demande à la députée-ministre Dominique Vien d’intervenir auprès de son collègue Pierre Paradis pour qu’il protège ce système.

«Il faut préserver le système actuel de quotas qui protège une production qui est inégalée dans le monde. Ce n’est pas négociable», a précisé le président de l’association, Benoit Béchard, lors d’une rencontre avec des producteurs acéricoles tenue lundi soir à Saint-Lazare.

«Quand on regarde ce qui se passe avec les productions non contingentées comme le bœuf, par exemple, c’est assez compliqué. Nous avons un système qui n’est pas parfait et pour lequel on doit apporter quelques améliorations, nous en convenons, mais il faut que ça reste», signale Alain Larochelle, producteur acéricole de Saint-Lazare.

«Grâce à la fédération et au plan conjoint, c’est nous qui dictons le prix mondial du sirop d’érable. Si on enlève les quotas, on va retomber 20 ans en arrière, car le prix va automatiquement baisser. Les plus gros producteurs vont survivre, mais les plus petits comme nous vont y goûter», poursuit Dominique Desnoyers qui ajoute qu’avant l’arrivée des quotas, les producteurs avaient souvent de la difficulté à vendre leur sirop puisque les acheteurs contrôlaient les prix, plus souvent qu’autrement à la baisse.

Les deux hommes, tout comme leur collègue René Morin, croient que le système de contingentement est positif du fait que les producteurs, par le biais de leur fédération, reçoivent un prix juste pour leur sirop, ce qui leur permet d’investir dans l’amélioration de leurs équipements.

Ils s’élèvent aussi contre une des conclusions du rapport selon laquelle le Québec ait perdu 10 pour cent des parts de marchés devant les Américains au cours de la dernière décennie. «Qu’ils maintiennent les quotas et en attribuent de nouveaux, cela incitera davantage de producteurs à se lancer dans l’industrie. Plusieurs secteurs présentent un excellent potentiel, notamment sur les terres de la Couronne, ce qui nous permettrait d’accoter, en partie, le développement réalisé par les Américains. Que la Régie des marchés agricoles cesse de nous mettre des bâtons dans les roues et nous accorde une augmentation du nombre d’entailles et ça va bien aller», affirme M. Desnoyers.

Article 21

Les producteurs présents à la soirée, de même que les membres de l’exécutif régional du PQ, se disent également inquiets face à l’article 21 du rapport Gagné qui octroierait au ministre et au gouvernement un pouvoir discrétionnaire lui permettant d’énoncer périodiquement des orientations en regard avec un ou plusieurs produits agricoles. «Est-ce qu’on comprend que si le ministre n’est pas d’accord avec les quotas, il va y mettre un terme. Ce n’est pas juste pour l’acériculture, ça pourrait aussi s’appliquer au lait et à la volaille», mentionne Rodrigue Létourneau, membre de l’exécutif du PQ de Bellechasse.

Rencontres à venir

Président de la Fédération des producteurs acéricoles de la Côte-du-Sud, Luc Goulet souligne que les maires de Bellechasse seront sensibilisés à la situation. Une rencontre avec la députée-ministre Dominique Vien est également à l’agenda, au début du mois de mars.