Les coûts d’opération des arénas au cœur de bien des discussions

SPORTS. La mise en place d’ententes de service visant à amener les localités n’ayant pas d’aréna sur leur territoire à contribuer aux frais d’exploitation et au maintien de ces infrastructures sera un sujet chaud en 2017.

À ce jour, la municipalité de Saint-Charles est la seule à avoir convaincu ses voisines de ratifier une entente sur le sujet, ce qui lui permet d’aller chercher environ 70 000 $ annuellement pour l’entretien et le fonctionnement de son aréna. Il y a toutefois de la réticence dans d’autres secteurs. Il est aussi vrai que Saint-Anselme s’est entendu avec Honfleur sur ce principe.

«Nous avons rencontré les maires et directeurs généraux des municipalités de notre territoire», a laissé entendre le maire de Saint-Charles, Dominic Roy.  «Nous leur avons expliqué la problématique. Nous avons l’aréna, mais nous estimons que nous n’avons pas à assumer toute la facture relative à ces infrastructures. Ce ne sont pas toutes les municipalités qui peuvent se permettre d’avoir un aréna dans leur cours.»

Le maire de La Durantaye, Yvon Dumont, dit avoir rapidement compris le principe. «Notre volonté n’est pas de payer pour les gens, mais d’aider des organisations comme le hockey et le patinage artistique à pouvoir exiger des coûts raisonnables aux familles. On partage en fonction du nombre de jeunes de notre municipalité qui pratiquent ces disciplines», a-t-il indiqué.

«Comme municipalité, nous n’avons pas les moyens de se construire un aréna, de l’opérer et de gérer tout ça. C’est quelqu’un qui le fait pour nous et nous sommes prêts à le compenser, étant donné que c’est beaucoup plus sous la forme d’une organisation intermunicipale». Après une brève controverse, la localité d’Honfleur a accepté d’assumer des coûts similaires pour sa voisine, Saint-Anselme.

Démarches en cours à Sainte-Claire

La municipalité de Sainte-Claire a débuté sa réflexion sur le sujet au printemps 2016. Des rencontres ont ensuite eu lieu avec les localités de Saint-Malachie, Sainte-Hénédine et Sainte-Marguerite.

«La différence entre le taux exigé pour les jeunes par rapport à celui facturé aux adultes démontre que la municipalité de Sainte-Claire subventionne à la hauteur d’environ 475 $, les jeunes des autres municipalités par hiver. C’était une question d’équité envers les autres enfants, surtout que les cinq arénas de Bellechasse avaient établi un taux commun», a précisé le directeur général de la municipalité, Dany Fournier.

«Nous avons proposé un protocole d’entente intermunicipal et à date, seule Saint-Malachie l’a signé, ce qui représente environ 14 000 $ annuellement. Les discussions vont bon train avec Sainte-Hénédine avec qui nous sommes confiants de nous entendre. La situation est tout autre à Sainte-Marguerite où nous avons reçu une fin de non-recevoir. Des factures seront possiblement envoyées directement aux parents des jeunes utilisateurs», a-t-il ajouté.

Pas de presse à Saint-Damien

La municipalité de Saint-Damien a investi beaucoup d’argent au cours de la dernière année et devra s’impliquer encore cette année pour la réfection de la toiture de l’Aréna J. E. Métivier. Ce n’est toutefois pas ce qui forcera la municipalité à presser les choses a indiqué le maire, Hervé Blais. «Nous en avons déjà parlé, mais c’est délicat. Même si le nom de l’aréna a déjà eu l’appellation régionale, il n’y a pas de municipalités qui ont participé à sa construction ou son fonctionnement. L’aréna appartient à la municipalité, mais est gérée par une corporation. Nous subventionnons la corporation à la hauteur d’environ 130 000 $ chaque année. Les réparations mineures sont assumées par la corporation, mais celles de plus grande envergure par la municipalité», a indiqué M. Blais.

«On exige le même prix pour les jeunes d’Armagh, de Saint-Nérée, Buckland, Saint-Nazaire, Saint-Philémon et Saint-Lazare. Il faut être conscient que nous sommes dans un secteur dévitalisé. Demander aux municipalités de s’impliquer et risquer de pénaliser les jeunes et les familles, disons que notre réflexion n’est pas complète, mais ce ne sera pas en 2017 qu’elle va se terminer», prend-il soin d’ajouter.

Seulement les arénas ?

Le maire de Saint-Lazare, Martin J. Côté, souhaite un débat à l’échelle régionale sur le sujet. Il est d’avis que si la situation se rapporte aux arénas, d’autres équipements municipaux pourraient être éventuellement visés. «Sainte-Claire et Saint-Gervais viennent de rénover leur terrain de balle-molle. Est-ce que des parents pourraient devoir défrayer une partie des inscriptions puisque leurs coûts pourraient augmenter? Nous avons une piscine municipale extérieure à Saint-Lazare et des organisations de terrains de jeux viennent chez-nous, car ils n’en ont pas. Nous sommes contents de les recevoir, mais est-ce qu’on doit commencer à envoyer des factures aux autres municipalités parce que leurs enfants viennent chez-nous? Ce sont de bonnes questions».