Les défis d’André Bélisle et de l’AQLPA
ENVIRONNEMENT. Après trois années difficiles marquées par d’importantes coupures budgétaires venant des deux paliers de gouvernement, ainsi que d’importants investissements qui ont réduit presque à zéro ses liquidités, l’Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique (AQLPA) garde la tête hors de l’eau, en attente de jours meilleurs qui semblent cependant pointer à l’horizon.
C’est ce qu’a souligné le président de l’organisme, André Bélisle, dans un entretien avec TC Media Nouvelles.
Celui qui briguait les couleurs du Parti vert aux dernières élections fédérales mentionne qu’actuellement, seulement trois personnes travaillent dans les bureaux de l’organisme situés à Saint-Léon-de-Standon, dans la MRC de Bellechasse. «Je suis le seul à temps plein et les autres sont présents à raison d’une journée ou deux par semaine», précise-t-il.
Jusqu’aux élections provinciales de 2013, l’organisme roulait à un train d’enfer avec ses deux programmes, «Faites de l’air» et «Changez d’air», qui donnaient de l’emploi à 22 personnes, dont 18 à ses locaux de Saint-Léon-de-Standon.
Le ministre Pierre Arcand, alors responsable du dossier de l’Environnement, avait signifié l’intention du gouvernement de prolonger et surtout bonifier sa contribution au programme «Faites de l’air», qui visait la mise au rancart et le recyclage des voitures usagées. L’arrivée du PQ allait toutefois changer la donne puisque du jour au lendemain, et sans crier gare, le ministère de l’Environnement suspendait sa contribution à ce programme, puis au projet-pilote «Changer d’air» qui visait le remplacement des vieux poêles à bois par des systèmes de chauffage plus récents.
André Bélisle précise que cette décision administrative allait coûter cher à l’organisme qui, sous la foi des propos de M. Arcand, avait injecté 500 000 $ dans l’amélioration de son centre d’appels qui est vide depuis octobre dernier. De cette somme, 300 000 $ ont été investis dans le renouvellement de la base de données, 150 000 $ dans l’achat d’équipements (téléphones, ordinateurs et autres) pour la centrale téléphonique.
Austérité
Une fois les Libéraux revenus au pouvoir, et malgré la bonne volonté des ministres Arcand (Ressources naturelles) et David Heurtel (Environnement) souligne-t-il, rien n’a bougé pour le moment. «Après que les autorités ministérielles aient reconnu les erreurs du passé, nous avons ensuite été victimes de l’austérité qui s’est amorcée sous le Parti Québécois et s’est poursuivie avec le PLQ», précise M. Bélisle qui affirme que la situation financière de l’AQLPA ressemble à celle que l’organisme a vécu à l’époque des poursuites-bâillon lancée par AIM-Québec il y a quelques années.
«Si les fonctionnaires du ministère nous avaient prévenus, en 2013, de leur intention de couper dans ces programmes, il est certain que la situation serait différente et que nous n’aurions pas investi autant d’argent dans ce projet. Tous nos partenaires qui nous supportent depuis des années ont été fâchés de cette décision du ministère.»