Les Éditions du Mécène ferment ses livres

Redevable essentiellement au travail d’un homme, Jacques Benard, les Éditions du Mécène qu’il a fondées, en 2003, au moment de sa prise de retraite de l’enseignement, ferment ses livres.

Au cours de neuf ans d’existence des Éditions du Mécène, M. Bernard s’est consacré corps et âme à la lecture des manuscrits qui lui étaient confiés, les a commentés, fait des rapports de lecture et conseillé les auteurs qui faisaient appel à sa maison d’édition pour publier leurs romans, nouvelles, poésies, essaies, pièces de théâtre, etc. puisque Les Éditions du Mécène ne privilégiaient aucun style littéraire dans ses publications.

94 œuvres littéraires auxquelles s’ajoutent une demi-douzaine d’autobiographies privées ont ainsi été publiées par les Éditions du Mécène au fil de ses neuf années d’existence.

Essoufflé par tout le travail qu’impliquait la publication d’une moyenne de dix œuvres littéraires par année, M. Bernard a entrepris, il y a environ un an, la recherche d’une relève afin d’assurer la pérennité des Éditions du Mécène sous une autre gouverne.

Suite à des démarches, il en est venu à la conclusion que seule une refonte complète du mode de fonctionnement des Éditions du Mécène, qui ont assumé au cours de leur 9 ans d’existence 20 % des coûts de publication des œuvres littéraires qu’elles éditaient et versé aux auteurs des redevances variant de 25 % à 60 % des ventes effectuées de leurs œuvres, pouvait lui permettre de concrétiser son projet de retraite tout en préservant Les Éditions du Mécène.

Si, au plan rationnel, cette perspective apparaissait acceptable à M. Bernard, il en était toutefois autrement aux plans émotionnel et personnel. Comme tous les changements inhérents à la réorganisation du mode de fonctionnement des Éditions du Mécène représentaient pour M. Bernard une remise en question inacceptable de tous les principes de démocratisation de l’édition qu’il a promus et défendus à travers Les Éditions du Mécène au fil des ans, M. Bernard pouvait difficilement accepter tous ces changements qu’ils qualifient, lui-même, d’obligés «Obligés parce que, pour paraphraser Guillaumet, l’ami d’Antoine de Saint-Exupéry, auteur de Terre des Hommes, « ce que j’ai fait, je (…) le jure, jamais [aucun éditeur] ne l’aurait fait » écrit M. Bernard dans le courriel qu’il a fait parvenir à La Voix du Sud pour annoncer sa décision de fermer les livres des Éditions du Mécène.

On y lit : «Après quelques jours de réflexion intense et de consultation, j’en suis venu à une conclusion, la seule conclusion que j’estime être valable et avec laquelle je me sens bien: je ferme les livres des Éditions du Mécène, mettant du même coup fin aux activités de celles-ci». Des avis officiels annonçant la fin des activités des Éditions du Mécène, cet organisme sans but lucratif qui aura permis a une centaine d’écrivains de partout au Québec voire même de France d’éditer leurs oeuvres, seront d’ailleurs publiés sous peu afin d’officialiser la fin des opérations de cette maison d’édition pas comme les autres, ce qui laissera à M. Bernard le loisir de reprendre la plume…..