Les MRC pourront définir leurs priorités, mais pas la gestion

MUNICIPAL. Les municipalités du Québec seront décisionnelles sur l’utilisation des sommes octroyées via le Fonds d’appui au rayonnement des régions (FARR) annoncé par Québec au cours des derniers mois. La gestion du programme demeurera toutefois l’affaire du ministère.

Lors d’une rencontre avec le ministre des Affaires municipales et de l’Occupation du territoire, Martin Coiteux mercredi à Sainte-Marie, les élus des Chaudière-Appalaches ont appris que la Table régionale des élus municipaux de la Chaudière-Appalaches (TREMCA) pourra poursuivre son processus de planification stratégique, elle qui travaille depuis une année à établir les priorités régionales.

Le ministre Coiteux parle d’une nouvelle approche pour supporter les régions. «C’est la région qui choisira les projets qu’elle voudra financer pour répondre à ses priorités. Le ministère s’occupera de l’administration. Ainsi, les 100 M$ d’ici cinq ans qui seront investis le sera en totalité, et non en frais administratifs. Les élus seront aux commandes, mis à part le côté gestion.»

Les élus réunis au sein de la TREMCA ont déjà établi que le tourisme, l’agroalimentaire, la main-d’œuvre, l’immigration, le transport et les services de proximité seront des priorités à travailler régionalement.

Réactions mitigées des élus

Le représentant des élus de Chaudière-Appalaches, Hervé Blais, avoue qu’il aurait préféré que la gestion soit entièrement confiée aux municipalités. «Cela ne répond pas entièrement à nos demandes, mais bon. Si ce n’est que pour émettre le chèque une fois les projets choisis et attachés, nous sommes capables de nous en accommoder. Par contre, il faudra que les projets soient décidés par les élus. Il ne faudra pas que cela serve de prétexte à interférer dans nos décisions.»

Il s’inquiète par ailleurs de certains aspects du programme. «Nous aurions aimé que le solde des montants alloués puisse être cumulatif. Si on nous oblige à dépenser des sommes avant la fin des années financières, dans bien des cas il y aura possiblement du gaspillage. Des petits projets, plus ou moins utiles, seront réalisés au dépend d’idées de plus grande envergure et beaucoup plus structurantes.»

Le président de la Fédération québécoise des municipalités, Richard Lehoux, a lui aussi soulevé quelques inquiétudes relativement à la gestion que pourra faire le ministère des Affaires municipales. «La gestion relèvera du ministère sauf que différents dossiers vont interpeler d’autres paliers du gouvernement. Si des projets touchent par exemple l’agriculture ou l’environnement, est-ce que la direction territoriale du ministère aura suffisamment d’influence et de latitude pour porter les dossiers? On l’espère.»

Le maire de Lac-Etchemin et préfet de la MRC des Etchemins, Harold Gagnon assistait aussi à la rencontre. «Les montants versés à chaque région administrative seront comptabilités en fonction de l’indice de dévitalisation des municipalités, pas seulement par région administrative et heureusement, car Chaudière-Appalaches serait perdante. On a quand même huit localités dans Les Etchemins qui sont reconnues comme étant dévitalisées, il y en a quelques-unes dans le sud de Bellechasse ainsi que dans Montmagny-L’Islet.»

Bien que de nombreuses questions demeurent, telles que les sommes exactes qui seront destinées à la région de la Chaudière-Appalaches, la rencontre a permis d’éclairer les MRC sur les utilisations possibles du fonds. M. Coiteux a confirmé aux élus que les sommes provenant du FARR, qui à terme (2020) représentera un investissement total de 100 M$ pour l’ensemble du Québec, devront être investies pour les projets qui dépassent l’étendue d’un seul territoire.