Les professionnels des CLSC craignent une baisse d’effectifs
SANTÉ. Les syndiqués de l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS) des centres locaux de services communautaires (CLSC) de Montmagny, Saint-Georges, Saint-Romuald, et des Etchemins ont manifesté mardi et mercredi dernier contre le transfert imminent de 34 de leurs collègues vers les groupes de médecine de famille (GMF) de la région.
Ils estiment que le plan du gouvernement de transférer des ressources vers les CLSC pour fournir des ressources aux médecins qui préfèrent travailler en GMF menace l’accessibilité et la qualité des services à la population en plus d’avoir un effet dévastateur sur le suivi des patients.
«Les gens sont peut-être nombreux à être inscrits dans les GMF, mais lorsqu’ils y auront été vus et évalués, qui fera le suivi? Si on les redirige vers les CLSC, ils devront attendre longtemps pour obtenir des services parce que ces établissements vont manquer cruellement de personnel à la suite de tous ces transferts», déplore Danielle Duguay, responsable de l’APTS dans la région.
Elle cite en exemple le CISSS des Etchemins qui pourrait perdre certains professionnels devant lui être assignés au profit de la Beauce et qu’il ne s’agit en rien d’un nouvel investissement. Elle estime que les gens en ruralité risquent de devoir se déplacer davantage pour avoir accès à des services. «Même si l’employeur avait assuré les salariés qu’ils conserveraient les postes aux Etchemins, c’est un mensonge, car nous avons appris que des postes seront entièrement supprimés étant plutôt affichés en Beauce. Il faut aussi dire que les postes affichés sont pris à même des postes vacants. Il y aura donc coupures de postes dans les centres intégrés au profit des GMF. Aucun ajout de budget pour, en fin de compte, une diminution de services à la population desservie en CLSC.»
Mme Duguay rappelle qu’en CLSC, il n’est pas nécessaire de voir systématiquement un médecin pour recevoir des services. Toutes les compétences sont mises à profit, que ce soient celles des médecins, des nutritionnistes, des travailleuses sociales, des organisateurs communautaires, des psychologues, des hygiénistes dentaires ou des infirmières. «Gaétan Barrette n’aime pas les CLSC. À de nombreuses reprises, il a critiqué durement ce modèle unique en son genre, parlant même d’échec. Nous croyons au contraire qu’ils remplissent une mission essentielle et nous entendons les défendre », de conclure la porte-parole syndicale.