Main-d’œuvre spécialisée : difficile de répondre à tous les besoins

ÉDUCATION. La carence de main-d’œuvre qui touche non seulement la région de Bellechasse-Etchemins, mais l’ensemble de la région Chaudière-Appalaches, inquiète le directeur du Centre intégré de mécanique industrielle de la Chaudière (CIMIC), Stéphane Quirion.

Citant des données émanant d’Emploi Québec selon lesquelles 15 000 emplois devront être comblés d’ici 2017 afin de pallier aux nombreux départs à la retraite, M. Quirion constate que d’importants efforts ont été consentis au cours des dernières années afin de faire connaître la formation professionnelle et ses métiers aux jeunes. Si ces derniers sont de plus en plus nombreux à connaître la FP, il croit toutefois qu’il reste encore beaucoup de travail à faire. «Lorsque je parle à un jeune de 4e ou 5e secondaire du métier d’électromécanicien ou encore de mécanique industrielle, plusieurs disent ne pas les connaître et encore moins ce qu’on y fait», signale-t-il.

M. Quirion mentionne qu’environ 400 élèves sont inscrits dans l’un ou l’autre des sept programmes de formation offerts par le CIMIC, dont les locaux sont situés à Saint-Georges. Il ajoute que l’établissement scolaire qu’il dirige aurait la capacité d’en accueillir de 250 à 300 de plus en ouvrant un programme de soir.

Le directeur du CIMIC croit toutefois que des activités de promotion comme le Camp totalement CIMIC, lancé il y a six ans auprès de la clientèle du primaire et de 1re secondaire, commence à porter fruit depuis deux ans. «On a des jeunes qui ont fait le camp dans les premières années et qui, depuis un an ou deux, ont décidé de s’inscrire, car ils sont d’âge à le fréquenter», poursuit-il en ajoutant que le CIMIC offre également aux jeunes de 4e et 5e secondaire et à certains de 3e secondaire la possibilité de vivre des journées exploratoires lors desquelles ils peuvent passer du temps dans l’un des programmes qui les intéressent et voir ce qui s’y passe.

D’autre part, Stéphane Quirion salue l’étroite collaboration établie avec les entreprises de Beauce-Etchemins, notamment dans l’organisation de midis-carrières qui permettent à ces employeurs la possibilité de promouvoir les emplois disponibles. Une vingtaine de ces entreprises participaient à la dernière édition présentée à la mi-décembre.

Se tourner vers l’immigration

Pour pallier au manque d’inscriptions, Stéphane Quirion précise que le CIMIC a imité plusieurs entreprises manufacturières de la région en recrutant des étudiants à l’étranger. Depuis quatre ans, une soixantaine d’étudiants venant de France, d’Haïti et de Côte d’Ivoire suivent ou ont déjà complété l’un des programmes du CIMIC. «Il faut surtout saluer les efforts de nos entreprises qui n’hésitent pas à recruter de nouveaux employés à l’étranger et faire tout ce qui est possible pour que ceux-ci s’établissent ici», conclut-il.