Marcel Groleau écorche Maxime Bernier

AGRICULTURE. Le député de Beauce, Maxime Bernier, semble beaucoup plus soucieux de ce qui va lui arriver dans le cadre de la course à la chefferie du Parti Conservateur que du bien-être des entreprises agricoles se trouvant sur son territoire.

C’est ce qu’a souligné le président provincial de l’Union des producteurs agricoles, Marcel Groleau, lors de son passage à l’Expo-BBQ Bellechasse de Saint-Anselme, le vendredi 8 juillet dernier.

Invité à donner se prononcer sur les propos du député fédéral de Beauce qui, au moment de lancer sa campagne, avait souligné qu’il préconisait l’abolition du système de gestion de l’offre en agriculture, M. Groleau croit que Maxime Bernier joue le jeu de l’extrême droite du Parti Conservateur et se positionne comme le représentant de cette branche du parti, dans le but d’aller chercher du financement de leur part, pour sa campagne.

«M. Bernier sait très bien qu’il ne dispose que de très peu d’appuis au Québec. À part Jacques Gourde, je ne connais aucun autre député ou candidat conservateur qui lui a donné son appui», précise le producteur agricole de Thetford Mines qui pense que M. Gourde est peut-être allé trop vite en lui donnant son appui dès le début de la course. «Il s’est engagé dans une course nationale qui coûte cher et il est en train de sacrifier sa région pour du soutien politique», ajoute-t-il.

M. Groleau rappelle que le système de gestion de l’offre assure aux propriétaires d’entreprises agricoles de tirer des revenus suffisants des différents marchés dans lesquels ils œuvrent, et ce, sans avoir recours à des subventions gouvernementales. «Dans les autres productions comme les céréales ou la viande, il y a des programmes et du soutien gouvernemental qui aident les producteurs à passer aux travers les périodes les plus creuses. Sans gestion de l’offre, ça serait impossible pour les producteurs concernés de concurrencer la forte concurrence venant des Américains qui nous inonderaient de leurs produits.»

Incertitudes et coupures budgétaires

L’Union des producteurs agricoles effectue de nombreuses sorties publiques actuellement afin de dénoncer les effets des plus récentes mesures gouvernementales qui, selon M. Groleau, créent beaucoup d’incertitude. «Le milieu agricole n’a pas échappé aux mesures de resserrement budgétaire imposées par l’actuel gouvernement et nous sommes toujours en attente sur certains dossiers, notamment en ce qui a trait à la relève agricole et la sécurité du revenu en agriculture. Nous venons d’apprendre que le gouvernement allait mettre fin au revenu de stabilisation agricole dans les domaines du maïs, du soja et de la pomme de terre. Ce ne sont pas de bonnes nouvelles et surtout, ça ne permettra surtout pas de sécuriser nos entreprises ni de stimuler les investissements.»

Quant au dossier du lait diafiltré, aucun développement n’est survenu au cours des derniers mois. Au cours de la prochaine semaine, cependant, le ministre fédéral de l’agriculture, Lawrence MacAuley devrait rencontrer l’ensemble des producteurs canadiens à Charlottetown. «Une annonce à cet effet semble imminente, mais on n’a vent de rien de précis pour le moment», précise M. Groleau.