Marie-Hélène Noël soutient les producteurs agricoles sud-américains

COOPÉRATION. Propriétaire de L’Herboristerie La Maria de Saint-Michel, Marie-Hélène Noël partage son expertise et son savoir-faire avec les populations vivant dans l’Altiplano, région montagneuse située au sud du lac Titicaca, à frontière de la Bolivie et du Pérou.

À deux reprises en 2017, soit en avril et plus récemment en novembre, la productrice agricole s’est rendue dans cette région du globe dans le cadre du programme Innovation et mobilisation pour la sécurité alimentaire (IMSA), parrainé par l’Œuvre Léger, qui vise à assurer la sécurité alimentaire de ces peuples d’Amérique du Sud qui sont aux prises avec des problèmes de pauvreté et de malnutrition.

Sur le terrain, Marie-Hélène Noël dispense ses conseils aux résidents qui souhaitent améliorer leurs conditions de vie.

Lors de son premier séjour en terre sud-américaine, Mme Noël avait pour mandat d’établir un diagnostic de la situation et des besoins des paysans vivant dans cette région. En novembre dernier, le travail s’est véritablement amorcé avec, dans un premier temps, de la formation sur les principes de l’agriculture biologique, du désherbage et des engrais verts en Bolivie.

Au Pérou, les équipes techniques ont reçu la même formation, mais sur le terrain avec les producteurs, Mme Noël a davantage parlé de l’importance de la diversité.

«En Bolivie, nous travaillons surtout sur la diversité des cultures. La pomme de terre et la gourgane sont des éléments de base importants de leur alimentation, mais on veut les amener à planter d’autres légumes comme des oignons, carottes, fèves et autres légumes qu’ils connaissent, mais n’ont pas l’habitude de cultiver, grâce à construction de serres de multiplication», souligne-t-elle.

Du côté péruvien, où la culture des plantes médicinales est depuis longtemps reconnue, le but de la démarche est davantage, toujours selon Mme Noël, la sauvegarde du savoir auprès des générations futures. «Les personnes âgées qui ont encore des connaissances sur les plantes médicinales et leur utilisation n’ont pas nécessairement transféré ces connaissances à la génération suivante. On y mène un projet axé sur la sauvegarde et la valorisation de ces renseignements. Comme je le fais ici dans Bellechasse, je souhaite développer, à partir de ces plantes médicinales, différents produits et recettes qui permettront à ces populations de continuer à vivre en région, afin de contrer l’exode qui est très fort.»

La formation auprès des équipes techniques du milieu est une clé du succès de l’opération.

Irriguer les cultures

Comme cette région du globe est composée de terres arides et semi-arides et qu’il existe d’importantes variations de température en raison de l’altitude (4 000 mètres), Marie-Hélène Noël explique que l’irrigation des terres jouait un rôle primordial dans la réussite de ce projet.

Grâce aux interventions de l’Œuvre Léger, l’aménagement de centaines de puits avec des pompes permettra d’irriguer ces cultures (légumes et plantes médicinales) et d’en assurer la pérennité.

Autres séjours

Ces étapes étant maintenant complétées, Mme Noël souligne qu’elle devrait retourner dans l’Altiplano en 2018, à une ou possiblement deux reprises. Le prochain voyage, qui devrait avoir lieu au cours de l’hiver, pourrait durer d’un à deux mois et se cela devait se concrétiser, elle se rendrait sur place avec son conjoint Martin Ringuet et ses deux enfants de 7 et 9 ans qui devrait aller à l’école sur place, ce qui leur permettra d’apprendre une bonne base d’espagnol.

Ébéniste et charpentier de formation, M. Ringuet devrait participer à la construction de bâtiments de ferme et d’un séchoir.

Lors de ces prochains séjours, elle risque de ne pas être seule puisque d’autres producteurs experts en production fourragère, fromagère et autres seront appelés en renfort. Marie-Hélène Noël rappelle que les familles de ces deux régions vivent principalement d’une agriculture dite de subsistance, comme c’était le cas autrefois au Québec.

«On a assisté à une importante chute du prix du lait il y a cinq ans, ce qui fait que les producteurs n’arrivaient plus et souhaitent maintenant diversifier leurs produits pour augmenter leurs revenus. Ils ont l’espoir d’avoir de petits surplus et de les vendre, mais ils produisent d’abord et avant tout pour eux», précise Mme Noël qui souligne que ces séjours en Amérique du Sud lui ont permis d’agrandir sa vision de la réalité de ces producteurs et paysans. «Cela fait que je suis extrêmement reconnaissante de tout ce que j’ai ici. Je prends conscience de ma richesse personnelle.»